La pratique des refoulements « semble avoir actuellement acquis des caractéristiques systématiques et constitue une politique officielle », ont dénoncé ces ONG, dont Refugee Rights Europe (RRE) et International Rescue Committee (IRC).
« Bien qu’il ne s’agisse pas d’un phénomène nouveau, cette politique (…) s’est aggravée d’une manière sans précédent cette dernière année », relèvent-elles en condamnant « la tolérance ou/et l’implication de Frontex » (l’Agence de surveillance des frontières européennes) dans ces refoulements.
La Grèce a été appelée à plusieurs reprises par l’Union européenne et le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU à enquêter sur des dénonciations publiées par des ONG ou des médias.
Selon ces dénonciations, des migrants présents sur le territoire grec ou dans les eaux grecques en mer Egée ont été forcés de retourner en Turquie voisine avant qu’ils puissent déposer des demandes d’asile en Grèce, en violation du droit international.
Mais le ministre grec de la Marine marchande Giannis Plakiotakis a à nouveau rejeté mardi ces accusations, les qualifiant d' »inexistantes » lors d’une rencontre à Athènes avec la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.
Il a annoncé « la mise en oeuvre d’un mécanisme interne pour enquêter en détail sur tout incident et mettre fin à la propagande et aux tentatives de ternir l’effort titanesque grec » de contrôler ses frontières.
Il s’est félicité « du renforcement du nombre des gardes-côtes grecs et de la coopération avec Frontex, ce qui a contribué à la réduction de 85% du flux migratoire vers la Grèce en 2020 ».
En s’adressant à la commissaire, il a réclamé « un financement urgent de 15,8 millions d’euros » pour renforcer encore « le contrôle des frontières grecques et européennes », selon un communiqué ministériel.
En visite en Grèce depuis lundi pour inspecter la construction de nouveaux camps de migrants sur les îles de Lesbos et Samos en mer Egée, Ylva Johansson a appelé la Grèce à enquêter sur les refoulements de migrants, ajoutant qu’elle était « très préoccupée » par les rapports du HCR.
Elle s’est toutefois félicitée de la « bonne coopération » en 2020 avec le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi en matière de « décongestion » des camps de migrants surpeuplés sur les îles en mer Egée, et a annoncé un enveloppe de 276 millions d’euros pour la construction de nouveaux camps.