Il y a six ans, cette trentenaire a laissé tomber sa carrière dans le prêt-à-porter pour devenir la seule femme de Suède à exercer ce métier exigeant dans cette région côtière où elle a grandi. En quête de sens et de retour à la nature.
« En tant que jeune femme, vous grandissez dans un univers rempli de préjugés et vous avez toujours l’impression, du moins en ce qui me concerne, d’être jugée sur vos apparences », explique-t-elle à l’AFP.
« Ici, c’est le contraire, personne ne me juge pour ça », glisse la Suédoise de 31 ans aux cheveux sombres.
En cette froide journée d’hiver, elle et son père, plongeur lui aussi, ont enfilé combinaison, masque et bouteilles pour affronter une eau à -2°C.
– « Saveur intense » –
En Suède, ils sont une poignée à plonger avec des paniers en quête de ces précieuses huîtres sauvages qui se vendent à près de 7 euros la pièce sur les bonnes tables de Stockholm ou de Göteborg.
« Elles ont une saveur très intense, ce n’est pas une huître pour les néophytes », explique Lotta Klemming.
Sur leur embarcation aux abords de côtes rocheuses, la pêcheuse et son père vérifient une dernière fois leurs bouteilles d’oxygène.
Après 45 minutes à collecter les mollusques dans des eaux peu profondes mais frigorifiantes, le duo regagne le bateau, lesté de plusieurs paniers.
De retour dans le village de Grebbestad, Mme Klemming décharge ses fruits de mer et les transporte dans une brouette jusqu’à une plage voisine. Là, elle les nettoie au couteau avant de les emballer, direction les tables des restaurants suédois.
Si le Covid-19 a pesé sur l’activité, avec la baisse de la fréquentation dans les restaurants, Lotta Klemming affirme qu’elle n’a pas l’intention d’abandonner.
« On peut probablement comparer cela aux personnes qui font du yoga ou de la méditation », dit-elle.
Debout sur la petite jetée embrumée du port de Grebbestad, la jeune femme assure: « il y a une chose que je ferai chaque semaine et pour toujours: plonger ».