Après un voyage de cinq jours depuis le Chiapas, berceau de ce mouvement de défense des communautés indigènes, sept membres de l’Arme zapatiste de libération nationale (EZLN), dont quatre femmes, sont montés à bord d’un voilier sur l’île Mujeres dans le sud-est du Mexique, d’où ils partiront lundi à destination de Vigo, en Espagne.
Le sous-commandant Moises, un des leaders de l’EZLN, avait revêtu pour l’occasion un passe-montagne, symbole de ce mouvement insurectionnel, rendu populaire par son leader historique, le sous-commandant Marcos.
L’EZLN avait surpris le gouvernement mexicain en 1994 lorsqu’elle avait pris les armes, le jour même de la signature du traité de libre-échange entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada.
Les combats, qui ont duré 12 jours, avaient fait des dizaines de morts, principalement dans les rangs zapatistes, alors dirigés par le sous-commandant Marcos, qui avait réussi à séduire de nombreux partis de gauche au-delà des frontières du Mexique. Son passe-montagne et sa pipe avaient fait le tour du monde.
Après un cessez-le-feu, un processus de dialogue s’est ouvert entre les zapatistes et le gouvernement qui a abouti à la signature d’un accord en 1996.
L’EZLN a toutefois interrompu son dialogue avec Mexico faute d’avoir obtenu la reconnaissance constitutionnelle de l’autonomie du Chiapas. En 2003, le mouvement zapatiste a proclamé son autorité sur les territoires qu’il contrôle, baptisés « juntes de bonne gouvernance » afin de garantir l’autonomie aux communautés indigènes.