« Jeudi 6 mai à 11 heures, les gardes-côtes ont été notifiés de la présence dans la Zone de pêche protégée (ZPP), précisément à 30 milles marins au nord d’al-Khoms (120 km à l’est de la capitale Tripoli, ndlr), de quatre bateaux de pêche italiens venus du sud de l’Italie », a indiqué dimanche la marine libyenne dans un communiqué.
Une vedette dépêchée sur place pour inspecter les bateaux et « vérifier qu’ils ne font pas de la contrebande a dû tirer des coups de sommation quand l’un des bateaux a pris la fuite », est-il précisé.
« Pêcher dans la ZPP libyenne sans l’autorisation des autorités compétentes est contraire à la loi », est-il expliqué dans le communiqué, qui dément par ailleurs qu’un membre de l’équipage italien a été touché par les tirs des gardes-côtes, comme rapporté jeudi par des médias italiens.
« Il a été blessé lorsqu’il s’est cogné la tête contre le hublot » de la cabine de commande, « et non par une balle comme l’a affirmé le capitaine » du bateau italien.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a jugé « inacceptable que les gardes-côtes libyens procèdent à des tirs de semonce à hauteur d’homme », tout en soulignant, sur la chaîne La7, que « ces eaux sont dangereuses et interdites ».
En dépit des mises en garde du gouvernement, les bateaux de pêche italiens, en particulier de Sicile, continuent à fréquenter les environs des côtes libyennes où ils pêchent traditionnellement des crevettes roses depuis le début du siècle dernier.
En septembre, 18 pêcheurs venant de Sicile (huit Italiens, six Tunisiens, deux Indonésiens et deux Sénégalais) avaient été capturés sous l’accusation de pêche dans les eaux territoriales libyennes, et n’avaient été libérés qu’en décembre.
Les tensions sur les droits de pêche ont augmenté à partir de 2005 quand l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a proclamé que la ZPP du pays s’étendait à 74 milles nautiques (près de 140 km) de la côte, au mépris des normes internationales.