« Jersey vient de nous proposer de reporter ces restrictions techniques à fin juillet, de manière à ce qu’on reprenne les discussions dans les heures qui viennent, je répondrai par écrit, la France répondra par écrit », a déclaré Mme Girardin lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Un courrier doit être transmis au commissaire européen dans un premier temps pour reprendre le processus de négociations autour des licences accordées aux pêcheurs français dans les eaux de Jersey, a-t-on précisé au ministère de la Mer, sans plus de précisions à ce stade.
Sujet explosif tout au long des négociations sur les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques continue de provoquer des frictions malgré l’accord sur les relations post-Brexit trouvé entre Londres et Bruxelles, en vigueur depuis le 1er janvier.
Selon Paris, le Royaume-Uni a publié la semaine passée une liste de 41 navires français, sur 344 demandes, autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey, mais celle-ci s’accompagnait de nouvelles exigences « qui n’ont pas été concertées, discutées ni notifiées avant » dans le cadre de l’accord.
Mardi dernier, Annick Girardin avait provoqué l’indignation de Londres et Jersey en affirmant que Paris était prêt à recourir à des « mesures de rétorsion » si les autorités britanniques s’obstinaient, faisant allusion à d’éventuelles répercussions sur le « transport d’électricité par câble sous-marin » qui alimente l’île à partir de la France.
La tension était encore montée de quelques crans supplémentaires jeudi, lorsque des dizaines de bateaux de pêche français s’étaient massés à Jersey pour manifester le mécontentement des pêcheurs, provoquant l’envoi par Londres de deux patrouilleurs avant que la situation ne rentre dans l’ordre dans la journée.