C’est le département d’Etat qui a la main sur le dossier, étant chargé d’accorder des visas aux Afghans, notamment les interprètes, qui craignent pour leur vie après le départ des forces étrangères d’Afghanistan, mais le Pentagone a déjà engagé des préparatifs en ce sens, a rappelé le plus haut gradé américain, questionné au Congrès sur ce « devoir moral » des Etats-Unis.
« Je peux vous assurer que le gouvernement américain fera le nécessaire pour assurer la sécurité et la protection de ceux qui ont coopéré avec nous pendant deux décennies », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense Lloyd Austin, qui participait à la même audition devant la commission des Forces armées du Sénat, a acquiescé. « C’est très important pour nous, nous faisons pression de notre côté au maximum pour aller le plus vite possible », a-t-il dit.
Avec le retrait accéléré des troupes de l’Otan, des milliers de traducteurs et interprètes des ambassades et des forces militaires occidentales se ruent vers les consulats en espérant décrocher un visa d’immigration, par crainte de représailles si les talibans reviennent au pouvoir à Kaboul.
Selon l’ambassade américaine à Kaboul, environ 18.000 Afghans attendent toujours que leur demande soit traitée.
Lundi, les talibans ont appelé les interprètes afghans auprès des troupes internationales à « se repentir » mais à rester en Afghanistan car « nul ne devrait déserter le pays ».
– « Au-delà de l’horizon » –
Par ailleurs, Lloyd Austin a indiqué que l’armée américaine avait déjà commencé à mener depuis l’étranger des opérations de surveillance aérienne des groupes jihadistes en Afghanistan.
Depuis l’annonce du retrait d’Afghanistan en avril, le Pentagone a toujours affirmé qu’il conserverait des « capacités au-delà de l’horizon », c’est-à-dire des opérations aériennes menées depuis l’étranger.
« Au moment où nous avons retiré beaucoup de nos capacités du pays, nous faisons beaucoup de choses au-delà de l’horizon », a déclaré le ministre de la Défense.
Les opérations de surveillance et de reconnaissance sont menées depuis les pays du Golfe, où l’armée américaine dispose de plusieurs bases et où elle a récemment déployé un porte-avions, a-t-il expliqué.
Les Etats-Unis cherchent à conclure des accords de coopération avec des pays voisins de l’Afghanistan pour y établir des bases qui leur permettraient de surveiller de plus près les jihadistes d’Al-Qaïda ou du groupe Etat islamique (EI).
« Ce que nous cherchons, c’est la possibilité de réduire les distances à l’avenir en stationnant certaines capacités dans des pays voisins. C’est encore en cours » de négociations, a précisé Lloyd Austin.
Le ministère américain de la Défense doit procéder au retrait des derniers 2.500 militaires et 16.000 sous-traitants civils d’ici le 11 septembre, jour de l’anniversaire des attentats de 2001 qui avaient provoqué l’invasion américaine.