Crash d’un hélicoptère au Gabon en 2009: décision le 8 juillet pour 8 militaires

Paris, 25 juin 2021 (AFP) – Le tribunal correctionnel de Paris se prononcera le 8 juillet sur le sort de huit militaires jugés pour homicides et blessures involontaires après un accident d’hélicoptère en exercice au Gabon en 2009, au cours duquel huit soldats avaient péri.

Le procureur avait requis mercredi une relaxe générale après trois semaines d’audience, estimant qu' »aucun » des prévenus n’était « responsable » de cet accident.

Le 17 janvier 2009, un Cougar s’était abîmé quelques instants après son décollage du pont d’un bâtiment de la Marine nationale qui naviguait dans le golfe du Biafra pendant un exercice militaire franco-gabonais baptisé « N’gari ». Sur les dix militaires à bord, seuls deux avaient survécu.

Les investigations sur l’accident avaient exclu une cause mécanique et conclu à une erreur de pilotage dans un contexte de nuit noire « de niveau 5 », sans horizon visible.

Huit militaires, dont le commandant du navire, avaient cependant été renvoyés devant la justice en 2018, soupçonnés d’avoir mal évalué en amont les risques de cette mission.

« Je n’aurais jamais pris la décision si mon équipage avait couru le moindre risque », avait assuré à la barre le lieutenant-colonel Pascal M., alors chef de détachement de l’aviation légère de l’armée de Terre au Gabon.

Certains des prévenus étaient poursuivis pour avoir validé, une semaine avant le crash, un entraînement « dégradé » du pilote de l’hélicoptère alors que le radar d’appontage du bateau était en panne.

D’autres comparaissaient pour avoir autorisé – ou ne pas avoir empêché – le décollage alors que ce radar était toujours défaillant et qu’un changement d’équipe au dernier moment avait abaissé le niveau d’expérience général pour ce type d’opération délicate.

Mais « rien n’obligeait à l’utilisation de ce radar » au décollage de l’hélicoptère, a estimé le procureur qui s’est appliqué à reprendre les dysfonctionnements soulevés pendant l’audience, avec la même conclusion pour chacun d’eux: « il n’y a pas de lien de causalité » entre eux et le crash de l’hélicoptère.

Le procureur a estimé par conséquent qu’aucun des prévenus n’avait eu « un comportement répréhensible pénalement », des réquisitions accueillie avec émotion par les proches des victimes.

Quelques jours plus tôt, les familles de deux victimes ont livré des témoignages poignants de leur douleur, expliquant être venu « chercher des réponses » au procès sans les avoir trouvées pour l’instant.

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