« Nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle page dans l’histoire du développement de la Turquie », a annoncé le chef de l’Etat turc lors de la cérémonie de la pose de la première pierre d’un pont faisant partie du projet.
Cette voie d’eau longue de 45 km, dont le projet a été personnellement porté par le président turc, devrait constituer un détroit artificiel à l’Ouest d’Istanbul en joignant, du Nord au Sud, la mer Noire et la mer de Marmara.
Ses détracteurs accusent M. Erdogan, qui règne sans partage sur la Turquie depuis 2003, de s’accrocher à un projet qui conduira la Turquie à une catastrophe écologique et un endettement aussi massif qu’inutile.
Le chef de l’Etat turc a presque entièrement consacré son discours de lancement du chantier à la défense du projet.
Énumérant les risques posés par le nombre de plus en plus élevé des navires qui passent par le Bosphore, M. Erdogan a déclaré que le projet visait surtout à « assurer la sécurité de ses citoyens à Istanbul » et à permettre à la Turquie de prendre « une place plus importante » dans le commerce international.
« Toutes les étapes du projet ont été conçues conformément à la science », a-t-il lancé en réponse aux critiques.
Le projet avait aussi suscité des critiques à l’étranger, principalement en Russie, pays qui redoute de voir l’accès de la mer Noire facilité pour les navires de ses adversaires de l’Otan.
Aux termes de la Convention de Montreux, qui régit la navigation sur le détroit du Bosphore, unique voie d’accès naturelle à la mer Noire, les pays non-riverains doivent signaler à l’avance le passage de leurs navires qui ne peuvent rester que pour une durée limitée.
« Ce projet ne viole en aucun cas Montreux », a affirmé l’ancien Premier ministre Binali Yildirim qui a pris la parole avant le chef de l’Etat turc à l’ouverture de la cérémonie de lancement.