En 2019, 17% des internautes français de 15 ans et plus ont « eu recours à des moyens illégaux pour accéder à des contenus sportifs en ligne », estiment le régulateur de l’audiovisuel et l’agence publique de lutte contre le piratage dans ce document.
Parmi les modes de piratage courants, le live streaming « est pratiqué par 70% des consommateurs illicites de retransmissions sportives en direct » représentant « désormais 19% de l’audience des sites illicites d’après le baromètre de l’Hadopi » (Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet), est-il précisé.
Pour 83% des consommateurs pirates, l’accès aux contenus sportifs illicites se fait via des liens, notamment sur les réseaux sociaux. Une pratique jugée « régulière » par les régulateurs: 66% des utilisateurs illicites recourent au moins une fois par mois aux réseaux sociaux, soit « nettement plus que les films (45 %) ou que les séries TV (52 %) ».
A noter aussi le succès des boîtiers dit IPTV utilisés par 21% des consommateurs pirates de retransmissions sportives.
Ce phénomène entraîne pour les chaînes payantes de contenus sportifs, outre « un flux de désabonnements », une perte évaluée en 2019 à près de 80 millions d’euros sur un manque à gagner total de 260 millions d’euros pour les diffuseurs de TV payante.
Un projet de loi, adopté en première lecture par l’Assemblée nationale en juin, prévoit de renforcer la lutte contre le piratage audiovisuel en permettant notamment de bloquer ou de déférencer en urgence des sites de streaming sportifs contrevenants.
Autre effet, « quand le piratage d’une compétition est conséquent, les éditeurs peuvent négocier plus durement l’achat de droits et cela peut impacter la valeur des droits in fine », pointe l’étude.
Le football « concentre la majorité de la consommation illicite de contenus en live streaming ».
En 2018, l’audience pirate en moyenne par journée représentait pour la Ligue des champions 677.000 consommateurs illicites, 366.000 pour la Ligue 1 et 229.000 pour la Ligue Europa.
Une tendance nourrie par la fragmentation de l’offre footballistique et « le prix jugé élévé par les téléspectateurs » des offres sportives en comparaison des autres offres audiovisuelles par abonnement, avance le document.