« In memory of M. », « En mémoire de toutes les personnes décédées ou disparues aux frontières pour avoir voulu une vie digne » et « Nos frontières tuent » pouvait-on lire sur des banderoles accrochées au-dessus de quelques fleurs et bougies.
Le rassemblement, sur le parvis des Droits de l’Homme, était organisé par le groupe inter-associatif « décès et disparitions à la frontière » qui s’occupe de prendre contact avec les proches de migrants décédés.
Décrit par le parquet comme un Africain d’entre 25 à 30 ans, l’homme était un Érythréen âgé de 27 ans, selon les associations présentes.
Il « survivait depuis plusieurs jours sur les campements de Grande-Synthe », « avait une famille, des projets, des rêves », ont souligné dans un discours en français et anglais, traduit simultanément en tigré, Clara Florensa du Refugee Women Center et Anna Richel, d’Utopia 56.
« L’arsenal répressif à la frontière (…) ne fait qu’accroître le niveau de dangerosité pour les migrants et donner du travail aux réseaux de traite des êtres humains », ont-elles pointé, appelant au développement des routes légales d’accès au Royaume-Uni.
Le jeune homme avait été recueilli inconscient en mer après le naufrage d’un canot chargé de 36 exilés au large de Dunkerque. Il est décédé à l’hôpital de Calais où il avait été transféré en hélicoptère, selon le parquet de Dunkerque.
Il s’agit du premier migrant signalé mort en tentant la traversée du détroit du Pas-de-Calais en 2021. En 2020, six personnes y avaient péri et trois portées disparues, après quatre morts en 2019.
Samedi, un jeune Algérien a été mis en examen et écroué suspecté d’avoir piloté le canot.
Selon le décompte de l’agence de presse britannique PA, plus de 11.000 migrants ont réussi la traversée vers les côtes anglaises depuis le début de l’année.
Ces dangereuses traversées sur de petites embarcations se sont multipliées depuis fin 2018, dans un contexte de sécurisation de plus en plus forte des accès au tunnel sous la Manche et aux ferries.