Quatorze militants ont déjà été inculpés mercredi pour « piraterie en bande organisée ». L’ONG a aussitôt dénoncé une décision « destinée à intimider et à réduire au silence ».
Jeudi matin, les seize autres personnes arrêtées à bord du navire de Greenpeace, l’Artic Sunrise, et placées en détention ont été transférées au comité d’enquête de Mourmansk (nord-ouest).
A la mi-journée, deux nouvelles personnes, la Danoise Anne Mie Roer Jensen et le Néo-Zélandais Jonathan Beauchamp, ont été inculpées, selon le compte Twitter de Greenpeace.
De leur côté, les avocats des trente militants ont formulé un recours contre leur arrestation, a indiqué à l’agence Ria Novosti une porte-parole du tribunal Leninski de Mourmansk.
Les membres de l’équipage, quatre Russes et 26 ressortissants de 17 autres pays – dont six Britanniques, deux Canadiens, un Américain et un Français – ont été placés en détention à Mourmansk et dans sa région à la suite de l’arraisonnement le 19 septembre en mer de Barents (Arctique russe) de l’Arctic Sunrise par un commando héliporté des garde-côtes russes.
Auparavant, plusieurs d’entre eux avaient tenté d’escalader une plateforme pétrolière du géant russe Gazprom pour dénoncer le risque qu’elle fait selon eux courir à l’environnement.
Le Comité d’enquête russe avait alors indiqué avoir ouvert une enquête pour piraterie.
Les militants ont nié ces accusations, et reproché à la Russie d’avoir arraisonné illégalement leur bateau dans les eaux internationales.
Le président russe Vladimir Poutine avait reconnu la semaine dernière que ces militants n’étaient « pas des pirates », mais avait souligné qu’ils avaient « enfreint le droit international ».
Alors que ces déclarations ont soulevé l’espoir d’une révision à la baisse des accusations portées contre Greenpeace, le porte-parole du Kremlin a souligné mercredi que M. Poutine n’avait fait qu’exprimer « son opinion personnelle », et qu’il n’était « ni enquêteur, ni procureur, ni juge, ni avocat ».