En octobre 2020, dix-huit mois après la destitution de l’autocrate Omar el-Béchir qui a régné 30 ans sans partage sur le Soudan, les autorités de transition ont conclu la paix avec des groupes rebelles mais l’une des plus grandes tribus de l’Est –les Beja– a farouchement rejeté l’accord.
Elle assure qu’il ne lui garantit pas une représentation politique adéquate et ses membres mènent une nouvelle fronde.
« Nous bloquons depuis vendredi la route reliant Port-Soudan au reste du pays, tout comme les routes menant aux principaux docks et terminaux d’exportation du pétrole », a affirmé à l’AFP par téléphone un leader des manifestants, Sayed Abouamnah.
« On ne lèvera ce blocus que lorsque nos revendications –l’annulation des passages de l’accord concernant l’est du Soudan– seront satisfaites », a-t-il ajouté.
Port-Soudan voit transiter la grande majorité du commerce extérieur soudanais. La ville abrite également un aéroport international et une raffinerie de pétrole.
Aboud Cherbini, un employé du port, a confirmé à l’AFP que ce dernier était « complètement fermé » et que les « flux d’exportation et d’importation s’étaient arrêtés ».
Dans l’Etat de Gedaref, à l’est de Khartoum, des témoins ont confirmé la fermeture de la route reliant Port-Soudan à la capitale. Les routes qui mènent au port sont également bloquées.
Dirigé depuis août 2019 par un gouvernement civilo-militaire de transition, le Soudan tente de tourner la page de décennies de conflits internes, mais est aux prises avec de graves difficultés économiques, héritées du pouvoir de M. Béchir marqué notamment par des sanctions américaines.
Selon M. Abouamnah, les manifestants veulent également remplacer l’actuel gouvernement de transition par un cabinet non-partisan.
Pour l’heure, les autorités n’ont pas réagi à la fermeture du port.
Des manifestations avaient déjà eu lieu l’an dernier à Port-Soudan, immédiatement après la signature de l’accord.