Le Nicaragua avait saisi la CIJ en 2013 en assurant que la Colombie violait ses droits dans les vastes étendues maritimes, riches en pétrole et poissons, que la CIJ lui avaient attribuées en 2012.
A l’ouverture de l’affaire après des années de querelles judiciaires, le représentant nicaraguayen Carlos José Argüello Gómez a accusé la Colombie « d’ignorer et de violer les droits du Nicaragua ».
« Cela ne peut être construit que comme une contestation directe de l’autorité de ce tribunal », a-t-il déclaré.
La Colombie aurait récemment appelé à un référendum sur cette frontière maritime, appelé la CIJ « l’ennemi », annoncé que sa marine ne respecterait pas le jugement et « même mis en doute l’intégrité des membres de la cour », a affirmé M. Gómez.
« Le refus de la Colombie de se conformer à l’arrêt et de respecter les droits du Nicaragua se poursuit à ce jour », a-t-il ajouté.
La Colombie participera aux audiences et tiendra des plaidoiries cette semaine à la CIJ, qui règle les différends entre les membres des Nations unies.
Les deux pays latino-américains n’ont pas de frontière terrestre mais une frontière maritime, sujet de tensions depuis quasiment un siècle.
Le Nicaragua avait amené la Colombie devant la CIJ en 2001, et en 2012 gagné plusieurs dizaines de milliers de km2 qui étaient auparavant sous le contrôle de Bogota.
La décision de 2012 avait été vécue comme un traumatisme par la Colombie, qui dit craindre pour les droits des habitants de ces îles et redoute de voir leurs activités de pêche remises en cause par les autorités nicaraguayennes.
Après que le Nicaragua a saisi la CIJ en 2013, les juges de la Cour se sont déclarés compétents en 2016 pour juger ce différend, malgré l’opposition de Bogota qui ne reconnaît pas leur compétence.
Les pays sont obligés d’exécuter les jugements de la CIJ, qui sont définitifs, ne peuvent faire l’objet d’un appel et sont considérés comme très contraignants.
Dans les rares cas où un pays refuse d’appliquer la décision, l’affaire peut alors être renvoyée au Conseil de sécurité de l’ONU par le pays plaignant.