« Le sujet est d’abord celui de la rupture de confiance entre alliés », et cela « appelle des réflexions lourdes entre Européens », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à New York en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU.
« Ce qui est en cause aujourd’hui, au-delà de la rupture d’un contrat industriel, la rupture brutale, inattendue, inexpliquée », « ce qui compte là maintenant c’est d’abord la question de la rupture de confiance entre partenaires », a-t-il insisté.
« L’alliance ça veut dire la transparence », « la prévisibilité », « l’explication », « se parler, « ne pas se cacher », a-t-il estimé, « tout ça nécessite aujourd’hui des clarifications ».
Il a une nouvelle fois déploré la « brutalité de l’annonce » faite par le président américain Joe Biden le 15 septembre d’une nouvelle alliance stratégique avec l’Australie et le Royaume-Uni, qui torpille un mégacontrat de sous-marins français à Canberra.
Cela s’apparente à « la permanence de réflexes d’une époque que nous espérions révolue », a-t-il martelé, dans une allusion claire au mandat de l’ex-président américain Donald Trump.
Le ministre a aussi déploré l' »orientation très confrontationelle » qui se dessine, côté américain, face à la Chine, estimant que les Européens devaient défendre un « modèle alternatif » passant plutôt par « une compétition », parfois « musclée ».
Il a regretté que l’Europe soit « exclue » de la stratégie de Washington pour la région indo-pacifique.
Jean-Yves Le Drian n’a pas voulu dire quand aurait lieu le coup de fil attendu entre le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden. Ce sera « dans les jours qui viennent », a-t-il seulement dit.
Quant à lui, il n’a « pas prévu de rendez-vous » avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken à New York. « J’aurais l’occasion de le croiser dans les couloirs », s’est-il borné à dire.