« Nous avons des licences qui ont été délivrées pour la majorité à titre temporaire jusqu’au 30 septembre, et nous voulons les transformer en licences définitives », a déclaré à l’AFP l’entourage de la ministre Annick Girardin.
Le ministère indique que « tous les justificatifs » nécessaires pour prouver l’historique de 169 bateaux dans les eaux de Jersey ont été envoyés aux autorités britanniques et qu’il attend désormais que le Royaume-Uni « respecte ses engagements ».
Malgré l’accord sur les relations post-Brexit entre Londres et l’Union européenne, appliqué depuis le 1er janvier, l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques reste un sujet de frictions.
Les autorités britanniques demandent en effet aux pêcheurs de prouver l’antériorité de leur activité dans ces eaux mais, pour certains bateaux, en particulier ceux de moins de 12 mètres qui ne possèdent pas de système de localisation satellitaire, rassembler les justificatifs est plus difficile.
En attendant, des licences provisoires ont été accordées. Prolongées en juin pour 177 navires, elles doivent expirer le 30 septembre.
D’ici là, si le gouvernement britannique n’accorde pas les licences définitives aux pêcheurs français, le ministère de la Mer « demandera à l’Union européenne d’activer les mesures de restrictions » prévues dans l’accord, qui pourraient donner lieu à de nouveaux droits de douanes, ou à des mesures de rétorsion sur des marchés en dehors de la pêche.
« Notre riposte sera proportionnée à leur offre », précise l’entourage de la ministre.
La décision du Royaume-Uni est très attendue des pêcheurs normands et bretons. Samedi, des pêcheurs et des élus se sont rassemblés dans la Manche pour exprimer leur inquiétude sur ce sujet.
Des décisions sont aussi attendues à Guernesey, où 167 licences temporaires ont été délivrées avec la même date d’expiration, et pour les zones situées entre 6 et 12 milles marins au large des côtes britanniques, où 86 demandes de licences sont en attente de validation.