Le bateau a été repéré par un avion de surveillance Beechcraft 350 des douanes entre le détroit de Gibraltar et le Canal de Sicile, lors d’une opération anti-drogue organisée entre le 10 et le 17 septembre au sud de la Méditerranée, sous l’autorité de la préfecture maritime et du service garde-côtes des douanes (SGCD).
Le navire était dépourvu de pavillon, sans marque extérieure visible sur la coque, et son trajet ne paraissait pas correspondre à une activité normale de pêche, a précisé à l’AFP le commandant Thibault Lavernhe, chargé de communication à la « Prémarmed ».
Après analyse des photos du navire, le préfet maritime et le directeur du SGCD, avec l’accord du procureur de Toulon, ont autorisé le patrouilleur des douanes « Jean-François Deniau » à procéder à son interception et à son inspection.
La fouille approfondie du navire, le 13 septembre, a permis la découverte d’une cavité derrière une cloison dans laquelle se trouvaient 4,2 tonnes de résine de cannabis conditionnées dans 134 ballots. Acheminés en France, les stupéfiants ont été incinérés. La dizaine de marins à bord a par contre été laissée en liberté et le bateau a pu reprendre la mer.
« Depuis la mise en place en France du principe de dissociation, on peut choisir de prendre le tout: le bateau, l’équipage et la cargaison, ou ne s’intéresser qu’aux flux, c’est-à-dire à la cargaison. C’est ce qui a été fait. C’est une procédure assez courante », a précisé le commandant Lavernhe.
Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a salué une « saisie exceptionnelle » et rendu hommage au « travail remarquable » des douaniers.
Les saisies de drogues en France ont bondi au cours du premier semestre de l’année, avait souligné mi-août le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Sur les six premiers mois, 57 tonnes de cannabis ont été saisies, soit 37% de plus par rapport à la même période en 2020, déjà une année record.
« Depuis le début de l’année, la marine nationale a saisie à elle seule 29 tonnes de drogue, essentiellement dans l’Océan Indien et aux Antilles, soit deux fois plus qu’en 2019 », a précisé le commandant Lavernhe: « En Méditerranée, la route la plus préoccupante part du Nord du Maroc ».