A la suite de pourparlers avec des représentants de la région Normandie en France, de nouvelles licences seront délivrées la semaine prochaine aux bateaux de pêche des pays de l’UE, et des licences provisoires à ceux qui ont besoin de plus de temps pour rassembler les justificatifs permettant de les obtenir, a indiqué le gouvernement autonome.
L’accès aux eaux de Jersey et à l’île voisine de Guernesey, également située au large de côtes françaises, est une source de friction entre Londres et Paris depuis que la Grande-Bretagne a définitivement quitté l’UE en janvier.
Les autorités britanniques demandent en effet aux pêcheurs européens, dont la plupart travaillent au-delà des eaux françaises au large de la Normandie et de la Bretagne, de prouver l’antériorité de leur activité dans les eaux britanniques pour obtenir le renouvellement de leur licence.
Les bateaux plus petits, qui ne possèdent pas de système de localisation satellitaire, ont des difficultés pour rassembler les justificatifs.
Le gouvernement de Jersey a précisé vendredi qu’il accorderait d’autres licences à titre temporaire aux bateaux qui pourraient remplir les conditions requises, fixant une date limite au 31 janvier pour fournir les justificatifs nécessaires.
Le ministre de l’Environnement de Jersey John Young s’est félicité des « progrès accomplis au cours des dernières semaines ».
« Nous devons protéger nos eaux de la surpêche, faire en sorte que l’activité soit durable et conforme aux niveaux de l’effort de pêche constatés avant le Brexit », a-t-il dit.
Jeudi, la ministre française de la Mer Annick Girardin a réclamé au Royaume-Uni 169 autorisations définitives pour l’accès aux eaux britanniques des pêcheurs français, à quelques jours de l’expiration de leurs licences provisoires le 30 septembre.
Le ministère français de la Mer a averti que si des licences définitives n’étaient pas accordées aux pêcheurs français, la France demandera à l’Union européenne d’activer des mesures de rétorsion.
Début mai, des dizaines de bateaux de pêcheurs normands et bretons s’étaient massés dans le port de Saint-Hélier à Jersey pour manifester leur mécontentement et défendre leur droit de continuer à pêcher dans les eaux de Jersey, provoquant l’envoi par Londres de deux patrouilleurs qui ont été suivis par des patrouilleurs français.
Les autorités de Jersey n’ont pas précisé combien de licences elles accorderaient la semaine prochaine.