« La poursuite par la Grèce d’une politique d’armement et d’isolement de la Turquie, au lieu de la coopération, est problématique et de nature à lui nuire à elle-même ainsi qu’à l’Union européenne et à menacer la stabilité et la paix régionale », a estimé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Il s’agit de la première réaction officielle de la Turquie à la vente de trois frégates françaises à Athènes.
La France a signé mardi un accord en ce sens et en vue de l’établissement d’un « partenariat stratégique » entre Paris et Athènes en Méditerranée, conclu selon le président français Emmanuel Macron au nom d’une nécessaire Europe de la défense.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a affirmé que l’accord n’était « pas antagoniste » envers la Turquie, tandis que M. Macron a souligné qu’il devrait permettre à Paris et à Athènes d’agir ensemble « pour la paix et la sécurité en Méditerranée, au Moyen-Orient, en Afrique et dans les Balkans ».
L’accord prévoit en effet une clause d’assistance mutuelle par « tous les moyens appropriés » si les deux pays « constatent conjointement qu’une agression armée survient contre le territoire » de l’un des deux.
Les tensions entre la Turquie et la Grèce, deux pays voisins et membres de l’Otan aux relations historiquement délicates, se sont aggravées ces dernières années autour de forages gaziers effectués par la Turquie dans des eaux grecques en Méditerranée orientale.
Les deux pays sont aussi en désaccord concernant la délimitation de leurs frontières maritimes.
« Les allégations maximalistes de la Grèce concernant les zones maritimes et aériennes sont contraires à la loi internationale », a affirmé le ministère turc.
Ankara a aussi accusé la Grèce de poursuivre un « rêve vain » en tentant de « faire accepter ses revendications à la Turquie » par le biais des « alliances militaires bilatérales ».