« Dans les prochains jours, nous prendrons des mesures européennes ou nationales de pression sur le Royaume-Uni », a rappelé Clément Beaune sur la radio Europe 1.
« Par exemple, on peut imaginer, les îles anglo-normandes, le Royaume-uni dépendant de notre approvisionnement en énergie.. », a-t-il ajouté, sans finir sa phrase.
En mai, la ministre de la Mer, Annick Girardin, avait déjà fait allusion à des répercussions éventuelles sur le « transport d’électricité par câble sous-marin » qui alimente l’île de Jersey depuis la France.
Et le 30 septembre, Mme Girardin avait indiqué que Paris présenterait cette semaine des « mesures de rétorsion » en réponse au faible nombre de licences britanniques octroyées aux pêcheurs français.
Jersey a annoncé le 29 septembre l’octroi de 64 licences définitives à des bateaux français (contre 169 demandées par Paris) et le rejet de 75 dossiers. La veille, Londres avait accordé 12 autorisations supplémentaires dans ses eaux, dans la limite des 6 à 12 milles nautiques de ses côtes (contre 87 demandées).
« Notre patience a une limite claire, celle de l’exaspération et celle de nos pêcheurs », a insisté Clément Beaune. « Cela fait neuf mois que nous discutons calmement, gentiment. Ca suffit ! », a-t-il dit.
« Ils pensent qu’ils peuvent vivre tous seuls et en plus taper sur l’Europe. Et comme ça ne marche pas, ils font dans la surenchère et l’agressivité », a affirmé le secrétaire d’Etat.
« Le Brexit, c’est le populisme en action. On a la démonstration que c’est un échec dramatique », a-t-il lancé. « C’est classique comme recette. Et bien on ne se laissera pas faire ».
L’accord post-Brexit, conclu in extremis à la fin de l’année dernière entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d’obtenir une licence, accordée s’ils peuvent prouver qu’ils y pêchaient auparavant.