Naval Group veut rebondir avec un démonstrateur de drone sous-marin autonome

Paris, 7 oct 2021 (AFP) – Naval Group développe un démonstrateur de drone sous-marin capable de mener de façon autonome des missions de renseignement de plusieurs jours, un projet dévoilé jeudi pour montrer la capacité de « rebond » de l’industriel après la perte du contrat de sous-marins australiens.

Sonné mi-septembre par la perte du contrat australien qui prévoyait la construction en Australie de 12 sous-marins, –« pour convenance et non pour faute », a rappelé son PDG Pierre-Eric Pommellet– Naval Group a depuis obtenu de construire trois frégates pour la Grèce et veut montrer qu’il va de l’avant.

« L’innovation est bien évidemment au coeur de la fusée +rebond+ », a-t-il déclaré à l’occasion d’une journée consacrée à l’innovation au cours de laquelle il a présenté son projet de drone sous-marin océanique.

L’industriel a décidé il y a cinq ans de plancher en toute discrétion sur ce sous-marin de poche (10 mètres de long, 10 tonnes) dépourvu d’équipage et qui a « vocation à être un drone de combat », selon Cyril Lévy, directeur des programmes de drones chez Naval Group.

Des projets similaires sont également menés aux Etats-Unis (projet Orca de Boeing), en Russie et en Chine.

Le démonstrateur de Naval Group, sorte de pré-prototype, a été mis à l’eau en novembre 2020 et doit mener une campagne d’essais en novembre et décembre. « On vise au printemps 2022 de faire une mission de renseignement en autonomie complète », selon M. Lévy.

Doté actuellement d’une autonomie de plusieurs jours –plusieurs semaines sont visées à terme grâce à une pile à combustible–, il peut plonger à 150 mètres et naviguer à une vitesse allant jusqu’à 15 noeuds.

Une mission type? Patrouiller de façon autonome à une centaine de miles nautiques (près de 200 kms) d’un navire-mère ou d’un port pour détecter un navire ennemi grâce à ses sonars, sa caméra et son radar, qu’il pourra identifier grâce à sa base de données intégrée avant de transmettre l’information.

« On l’a conçu comme un système de renseignement » mais il pourra être « armable », explique-t-il à l’AFP.

Ces drones pourraient donc constituer à terme un démultiplicateur de forces pour la Marine. « Ces systèmes, on les verra un jour sous l’eau, il faut qu’on soit un des acteurs de cette transformation », estime-t-il.

« Notre objectif c’est d’apporter à la Marine (française, ndlr) un premier démonstrateur qui soit la base d’un futur projet dont elle définira les contours », ajoute-t-il.

Le programme est mené en partenariat avec une dizaine de PME, Thales (sonars) et plusieurs centres de recherche (Onera, Inria, Lirmm de Montpellier).

mra/ico

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