Les conséquences pratiques de cette décision n’étaient pas claires dans l’immédiat.
Selon les avocats des éleveurs, cela devrait conduire au démantèlement des 151 turbines, dont l’édification s’est achevée en 2020 sur la presqu’île de Fosen (ouest) et qui font partie du plus grand projet d’énergie éolienne à terre en Europe.
« Leur construction a été déclarée illégale et il serait illégal de continuer à les exploiter », a fait valoir auprès de l’AFP Andreas Brønner, qui représentait les éleveurs s’estimant lésés par l’une des deux fermes.
Le ministère norvégien du Pétrole et l’Energie, qui avait délivré les autorisations, a quant à lui estimé que « le verdict de la Cour suprême soulève le besoin de clarifier la situation ».
« Le ministère va étudier de près la situation et se prononcera ultérieurement sur les suites à donner à ce dossier », a indiqué un porte-parole, Ole Berthelsen, dans un courriel à l’AFP.
La Cour suprême a déclaré invalides les autorisations d’expropriation et d’exploitation accordées pour la construction des 151 turbines, jugeant qu’elles violaient le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
« Dans les Etats où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, les personnes appartenant à ces minorités ne peuvent être privées du droit d’avoir, en commun avec les autres membres de leur groupe, leur propre vie culturelle, de professer et de pratiquer leur propre religion, ou d’employer leur propre langue », indique l’article 27 de ce texte de l’ONU.
L’élevage de rennes, pratiqué de manière ancestrale par les Samis (ou Sames, autrefois appelés « Lapons »), est une forme de pratique culturelle protégée, a tranché la plus haute instance judiciaire du pays scandinave.
« Cela est évidemment une surprise pour nous », a réagi Tom Kristian Larsen, directeur général de Fosen Vind, l’un des exploitants des fermes éoliennes.
« Nous nous sommes appuyés sur des concessions définitives que les autorités nous ont données après un processus long et minutieux où toutes les parties concernées ont été entendues, et où une importance particulière a été portée sur l’élevage des rennes », a-t-il ajouté.
L’entreprise a dit maintenant attendre les conclusions du ministère de l’Energie.
Le peuple sami compte 80.000 à 100.000 personnes dans les contrées de l’Arctique en Suède, Finlande, Norvège et Russie. Une partie d’entre elles vit de l’élevage de rennes semi-domestiqués pour leur viande et leur peau.