« Afin de s’assurer que les marchandises seront largement disponibles au Royaume-Uni pour Black Friday et Noël, nous avons commencé à rediriger chaque semaine un de nos trois gros navires faisant escale à Felixstowe », a expliqué mardi à l’AFP un porte-parole de Maersk, la plus grande société de transport par conteneurs au monde.
Ces gros cargos accostent alors dans d’autres ports du continent, comme Rotterdam ou Anvers, puis la marchandise est transférée dans « des navires plus petits qui les ramènent à Felixstowe », où il y a de la place pour de plus petits bateaux.
« Nous avons dû interrompre les opérations sur un navire parce qu’il n’y avait nulle part où décharger les conteneurs », a confié le responsable du réseau maritime est-ouest de Maersk, Lars Mikael Jensen.
Le rediriger vers un port européen, « c’est mieux que d’avoir un navire qui attend à l’extérieur de Felixstowe pendant quatre, cinq ou six jours pour obtenir une place à quai », a-t-il ajouté.
Selon le porte-parole du groupe, la « congestion des ports s’est généralisée dans le monde entier depuis les perturbations créées par la pandémie sur les chaines d’approvisionnement mondial », mais « Felixstowe fait partie des 3-4 ports les plus touchés au monde », alors que le port traite 36% du volume du fret maritime britannique par conteneur.
En cause ? Les « conteneurs vides qui ne sont pas enlevés à une vitesse normale, à cause de la pénurie de chauffeurs de camion », entraînée par le Brexit et la pandémie.
Depuis des semaines, le manque d’environ 100.000 chauffeurs routiers au Royaume-Uni entraîne de graves problèmes de livraison dans les supermarchés et les stations-service britanniques à cours d’essence.
Face à la menace de rayons vides à Noël, le gouvernement a amendé sa politique d’immigration pour accorder jusqu’à 10.500 visas de travail provisoires, dont 300 pour des chauffeurs de camions-citernes, mais moins de 10% d’entre eux avaient trouvé preneurs début octobre.
« À l’instar d’autres grands ports au Royaume-Uni et ailleurs, Felixstowe subit les effets de la crise mondiale de la chaîne d’approvisionnement », a reconnu un porte-parole du port. Si « le niveau de conteneurs vides reste élevé », « la grande majorité des conteneurs à l’arrivée sont traités quelques minutes après leur arrivée », a-t-il cependant affirmé, indiquant que « la situation s’améliore ».
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