Pêche : Paris veut une solution d’ici au 1er novembre avec Jersey

Bruxelles, 15 oct 2021 (AFP) – La ministre française de la Mer, Annick Girardin, a déclaré vendredi qu’elle voulait une solution d’ici au 1er novembre sur les licences de pêche post-Brexit octroyées par l’île anglo-normande de Jersey, dont elle rencontrera des responsables lundi à Paris.

L’échéance reste « obligatoirement le 1er novembre, puisque fin octobre, c’est la dernière limite pour que Jersey donne ses réponses aux demandes de licences » des pêcheurs français, qui ont jusqu’à cette date pour lui fournir les documents requis, a-t-elle expliqué à Bruxelles.

Mme Girardin s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic et le commissaire chargé de la Pêche Virginijus Sinkevicius.

« On est à deux semaines de cette décision (de Jersey). Rien n’est aujourd’hui écarté, ni par la France, ni par la Commission européenne », qui négocie au nom de Paris avec Londres, a souligné la ministre.

Mercredi, la France avait fait savoir qu’elle prendrait des mesures de « réplique », voire de « rétorsion », « d’ici à peu près huit jours » si Jersey n’accordait pas plus de licences aux pêcheurs français. Elle menace notamment de réduire ses livraisons d’électricité à l’île et de cibler son secteur clé des services financiers.

« La Commission doit lister les mesures de rétorsion prévues dans l’accord (commercial post-Brexit). Il est évident que si la Commission n’agissait pas, si le Royaume-Uni et Jersey n’étaient pas au rendez-vous de la confiance, il faudra pouvoir agir de notre propre chef », a averti Annick Girardin.

L’accord post-Brexit, conclu in extremis fin 2020 entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d’obtenir une licence, accordée s’ils peuvent prouver qu’ils y pêchaient auparavant.

Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs – notamment pour les petits navires dépourvus de système de traçage ou les bateaux neufs ayant remplacé une embarcation plus ancienne.

Dans les zones de pêche encore disputées (zone des 6-12 milles des côtes britanniques et îles anglo-normandes), Londres et Jersey ont accordé au total quelque 200 licences définitives, alors que Paris en réclame encore plus de 230, dont une centaine à Jersey et près d’une soixantaine pour l’île voisine de Guernesey.

Le gouvernement local de Jersey, compétent pour ses zones de pêche, a annoncé vendredi avoir accordé deux licences supplémentaires à des pêcheurs français, tout en appelant au calme et jugeant les menaces de Paris « disproportionnées ».

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.