Le juge Martin Bava, du tribunal de Dolores (province de Buenos Aires), a convoqué mercredi, pour la troisième fois, l’ancien chef de l’Etat (2015-2019), après deux défections: début octobre, car il se trouvait aux Etats-Unis, puis mercredi après son retour dans le pays.
« Nous serons là, bien entendu », a assuré mercredi soir l’avocat de l’ancien président sur la chaîne de télévision LN+.
M. Macri, 62 ans, doit être entendu dans le cadre d’une enquête préliminaire sur l’espionnage présumé de familles de l’équipage du San Juan, qui faisaient campagne à l’époque du drame pour connaître le sort du sous-marin. Ils ont assuré avoir fait l’objet de filatures, d’écoutes, d’intimidations.
Le submersible avait disparu en novembre 2017 dans l’Atlantique Sud à 400 km des côtes de Patagonie. Il n’avait été localisé qu’un an après, par 900 m de fond, et n’a jamais pu être renfloué, contre le voeu des familles.
Selon la marine, le San Juan, datant de 1983, avait implosé en raison de défaillances techniques.
L’ex-président de centre droit qui dirige l’opposition, dément avoir « jamais espionné ni demandé que l’on espionne les familles », dénonce une « persécution » et le timing de sa convocation, sur fond de campagne électorale, à un mois de législatives partielles où le gouvernement de centre gauche voit sa majorité au Sénat menacée.
A son retour mardi, il avait fait savoir qu’il ne se présenterait pas tant que ses avocats n’auraient pas des réponses à même de lui « garantir une procédure régulière », évoquant une « crainte fondée de partialité ».
Le juge Bava a répliqué que la convocation résultait d' »une appréciation bien fondée des indices ».
Dans la même enquête sur le San Juan, des poursuites judiciaires ont déjà été ordonnées contre les chefs des services de renseignement, Gustavo Arribas et Silvia Majdalan, pour « pratique illégale de renseignements ». Des gradés de haut rang de la Marine ont été sanctionnés dans le cadre d’une enquête disciplinaire distincte.