Ce jeudi, le quai est presque désert, car le mauvais temps contraint la flotte, composée de petits chalutiers, de rester au port.
Pour Neil Whitney, patron du « About Time », le conflit autour des licences de pêche dans les eaux britanniques et anglo-normandes est « politique ».
Paris, qui a annoncé des représailles dès mardi prochain à moins d’obtenir les licences qu’elle exige pour ses pêcheurs d’ici-là, a déjà verbalisé deux bateaux britanniques.
« Les coquilliers », qui pêchent la Saint-Jacques, « poussent le bouchon un peu plus et un peu plus tôt », explique à l’AFP le pêcheur de 54 ans.
« Et les Français répliquent en nous jetant des objets, en saisissant les bateaux », poursuit-il, en référence à l’immobilisation d’un bateau britannique accusé par la France de pêche illégale.
Selon le patron de la fédération britannique des organisations de pêcheurs, (NFFO), Barrie Deas, « la France a politisé un problème technique avant l’élection présidentielle ».
« Les discussions se sont déroulées de manière parfaitement civile et constructive, à la fois avec l’UE et avec la France. Donc le problème ne se situe pas à un niveau technique », ajoute-t-il.
Pour les pêcheurs britanniques, la polémique sur les droits de pêche est une menace de plus pour leur secteur, déjà touché par la chute des exportations post-Brexit, les conséquences du Covid ou encore l’essor de sociétés de pêche internationales au détriment des indépendants.
« On a été mis à terre », souligne quant à lui Martin Yorwarth, « on demande à notre gouvernement d’aider les pêcheurs artisanaux », « on a désespérément besoin d’aide ». Mais selon lui, le problème subsistera tant que le problème de la surpêche ne sera pas résolu.
« Il n’y a plus de poisson, les Français souffrent et nous aussi », explique-t-il.
Tout comme son collègue Neil Whitney, et la plupart des pêcheurs, il a voté pour la sortie de l’UE, mais a le sentiment que l’accord post-Brexit ne tient pas les promesses faites au secteur.
« Si on avait repris le contrôle de nos eaux et repris le contrôle de notre pêche, les choses auraient été différentes », explique-t-il, « on est vraiment déçus ».