« Si le gouvernement français veut se présenter avec des propositions pour une désescalade par rapport aux menaces qu’ils ont formulées, elles seront les bienvenues », a déclaré le porte-parole du Premier ministre britannique à des journalistes au sommet du G20 à Rome.
« Notre position n’a pas changé », a ajouté le porte-parole du dirigeant conservateur.
La France reproche au Royaume-Uni d’accorder trop peu de licences post-Brexit à ses pêcheurs dans les eaux britanniques. Elle a promis, faute d’amélioration, d’interdire dès mardi aux navires de pêche britanniques de débarquer leur cargaison dans les ports français et de renforcer les contrôles douaniers de camions.
Loin de s’apaiser avant le G20, la tension est encore montée avec la menace de Londres de mettre en oeuvre des « contrôles rigoureux » sur les bateaux européens frayant dans ses eaux, si Paris met effectivement ses menaces à exécution, et d’engager une procédure de règlement des différends.
La posture adoptée dimanche par le Royaume-Uni diffère très nettement du compte-rendu français. A l’issue de leur entretien dimanche matin à Rome, la présidence française a affirmé que les deux dirigeants ont décidé de travailler sur « des mesures pratiques » à prendre dans « les tout prochains jours » pour favoriser « une désescalade ».
Le porte-parole de Boris Johnson a indiqué que le Royaume-Uni continuerait à examiner les demandes des bateaux britanniques d’obtenir des licences de pêches sur la base de données, pas de menaces.
« Nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement français et les pêcheurs qui ont les données requises. Il n’y a aucun autre travail à faire », a déclaré le porte-parole de Boris Johnson.
Selon le compte-rendu de la rencontre publié par Downing Street, le dirigeant britannique a « réitéré sa profonde préoccupation au sujet de la rhétorique du gouvernement français ces derniers jours », citant notamment les propos du Premier ministre français Jean Castex selon lesquels « le Royaume-Uni devrait être puni pour avoir quitté l’UE ».
« Boris Johnson a exprimé son espoir d’une désescalade de la rhétorique du gouvernement français » et que celui-ci « retire ses menaces ».
Londres a été particulièrement courroucé par une lettre du Premier ministre français à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, dans laquelle Jean Castex juge « indispensable de montrer clairement aux opinions publiques européennes que le respect des engagements souscrits n’est pas négociable et qu’il y a davantage de dommages à quitter l’Union européenne qu’à y demeurer ».