« Le skipper était en relation depuis des années avec le chef de cette famille syrienne qui réside en Allemagne », a souligné le parquet qui avait ouvert une enquête visant d’éventuelles infractions en lien avec l’aide à l’entrée ou au séjour irrégulier. « Il a effectué ce trajet gratuitement, pour lui rendre service », a-t-on ajouté de même source.
Les dix Syriens, six femmes dont une jeune femme enceinte, deux hommes et deux enfants, avaient accosté dans la nuit de mardi à mercredi, à bord d’un voilier, sur une plage de Porto-Vecchio (Corse du Sud), suite à une avarie. Tous sont en bonne santé et se disent natifs d’Alep (nord de la Syrie). Le skipper aurait déclaré les avoir récupérés en Turquie, où vivent de nombreux réfugiés syriens.
La guerre en Syrie a éclaté en mars 2011 après la répression par le régime de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie. Elle s’est complexifiée au fil des ans avec l’implication de puissances étrangères et de groupes jihadistes. Elle a fait près de 400.000 morts et poussé des millions de personnes sur les routes de l’exil.
Les migrants syriens arrivés en Corse et pris en charge par les services de secours et les autorités n’ont pas de papiers d’identité, ni de documents sanitaires. Ils ont été placés à l’isolement, logés dans un hôtel de la commune. « Ce qui est sûr, c’est que la Corse n’était pas leur destination », a indiqué la préfecture.
L’arrivée de migrants par la mer est rare sur l’île. En janvier 2010, 124 réfugiés kurdes avaient été découverts sur une plage de Bonifacio, débarqués clandestinement par un bateau de passeurs.
Plus récemment, en juin 2018, Gilles Simeoni, le président de la Collectivité de Corse, avait proposé d’accueillir 629 migrants recueillis par un bateau de l’ONG SOS Méditerranée.