Le chargé d’affaires au sein de l’ambassade chinoise, Wang Xining, a estimé que l’Australie deviendrait un « vilain garçon » en faisant l’acquisition de ces sous-marins d’une autonomie accrue et plus difficilement repérables que les sous-marins conventionnels.
Ils ont été conçus pour permettre de procéder à des attaques à longue portée, a affirmé M. Wang dans une interview accordée au quotidien The Guardian.
« Alors, qui allez-vous attaquer? Vous n’êtes plus attaché à la paix, un défenseur de la paix, vous devenez quelque part un détenteur de sabre », a dénigré le haut-diplomate, désormais le plus haut représentant de la Chine en Australie après le départ en octobre de l’ambassadeur.
Selon lui, l’Australie n’a « aucune capacité nucléaire » pour faire face en cas d’incident avec les sous-marins.
Le ministre australien de la Défense Peter Dutton a raillé ses propos, les qualifiant de « provocants et comiques » et de « tellement stupides que c’en est drôle ».
« L’ambassadeur par intérim lit probablement un script du Parti communiste, mais je pense que la plupart des Australiens comprennent la nature non productive de ces commentaires », a-t-il ajouté.
En septembre, l’Australie a annoncé l’annulation d’un mégacontrat portant sur l’achat de douze sous-marins français à propulsion conventionnelle pour une valeur de 90 milliards de dollars australiens (55 milliards d’euros), optant pour des navires à propulsion nucléaire dans le cadre d’une nouvelle alliance dans la région indo-pacifique avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Cette décision avait suscité la colère de la Chine et des dirigeants français. Ces derniers ont découvert au dernier moment que l’Australie avait négocié en secret un accord avec Washington et Londres et l’annulation du contrat d’achat des sous-marins à propulsion diesel-électrique.
Dans son entretien au Guardian, M. Wang a également mis en garde les responsables politiques australiens contre toute action « néfaste pour leur relation ».
Les tensions, notamment commerciales, entre l’Australie et la Chine n’ont pas cessé de croître depuis 2018, marquées notamment par un gel relations diplomatiques au plus haut niveau depuis deux ans.