Le produit de la pêche, ouverte jeudi dans le Pertuis Breton, zone maritime entre Ile de Ré et côte vendéenne, a fait « l’objet de mesures de retrait et de rappel immédiates » car « des résultats d’analyses (…) montrent une toxicité avec un risque pour la santé humaine en cas d’ingestion », a expliqué la préfecture par communiqué.
La saison de la coquille Saint-Jacques n’avait pu débuter comme prévu au début du mois en raison d’un taux de toxine Amnesic shellfish poison (ASP) supérieur au seuil sanitaire de 20 mg/kg mais elle avait finalement pu s’ouvrir jeudi après deux résultats d’analyses hebdomadaires très favorables.
Or de nouveaux prélèvements dont les résultats ont été connus jeudi juste après la pêche matinale ont révélé un taux de 30 mg/kg de cette toxine dite amnésiante, empêchant la commercialisation du produit de la pêche.
« ASP ne revient pas souvent mais elle est toujours présente dans nos eaux », a expliqué à l’AFP le président du Comité départemental des pêches, Philippe Micheau. « Personne ne sait à quoi cette résurgence est due, ni les scientifiques ni nous. On était descendu à 3 mg, puis à 4 mg et hier c’est remonté à 30 ».
Aucune coquille Saint-Jacques des pertuis charentais n’a pu être commercialisée cet automne et le patron des pêcheurs locaux est « pessimiste » pour la suite de la saison, qui se termine au 22 décembre.
« On a déjà perdu un mois alors que cette pêche est importante économiquement car elle arrive quand le poisson est parti au large. D’ordinaire, c’est une pêche de report intéressante », explique M. Micheau.
Elle représente en moyenne « entre un tiers et un quart du chiffre d’affaire annuel » de la cinquantaine de bateaux qui la pratiquent localement, a expliqué à l’AFP Romuald Coutanceau, membre du Comité des pêches.
Les pêcheurs charentais ont déjà eu à déplorer cette année la présence en quantité très importante de poulpes, espèce particulièrement vorace, dans les Pertuis, zone qui fait office de nurserie pour les crustacés et les coquillages.