« Nous disons à la Commission européenne, je l’ai redit cet après-midi à Maros Sefkovic (vice-président de la Commission): +Nous serions très heureux de pouvoir traiter cette question comme une question de l’UE à part entière+ », a lancé le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, dans une interview sur le site de Politico.
« C’est un problème de l’UE, cela devrait être traité comme un problème de l’UE et la France demande à ce que cela le soit », a-t-il martelé, déplorant que le contentieux n’ait « pas été pris assez au sérieux au départ au sein de la Commission ».
La France réclame plus de licences de pêche à Londres et à l’île anglo-normande de Jersey dans le cadre de l’accord post-Brexit.
Elle avait annoncé des sanctions à compter du 1er novembre avant de les suspendre dans l’attente du résultat de nouvelles discussions. Clément Beaune a échangé une nouvelle fois avec le secrétaire d’État britannique chargé du Brexit, David Frost, dimanche soir à ce sujet.
« Nous nous en tiendrons à cela (le respect des accords, ndlr). Nous jouerons européen et nous demanderons à la Commission d’être plus active, plus ferme et plus catégorique dans cette discussion », a insisté le responsable français qui s’exprimait en anglais.
Au-delà de la pêche, qui touche plus spécifiquement la France pour des raisons « géographiques », l’accord post-Brexit implique le respect d’une série d’engagements susceptibles d’avoir un impact pour toute l’UE, a-t-il expliqué.
« Si l’Europe n’est pas capable collectivement d’en demander le respect et de l’obtenir, nous aurons un problème à long terme sur la mise en oeuvre de l’accord et sur la confiance que nous pouvons avoir envers le Royaume-uni », a-t-il insisté.
Le gouvernement français multiplie les déclarations offensives et martèle sa détermination vis-à-vis de Londres alors que les pêcheurs redoutent une reculade et que le sujet est devenu un enjeu électoral à l’approche de la présidentielle d’avril 2022.