À mi-chemin entre les importantes places pour le commerce mondial que sont Dubaï et Singapour, Colombo occupe une place stratégique dans l’océan Indien, ce qui signifie que l’influence dans ses ports est très recherchée.
L’autorité portuaire srilankaise avait signé en 2019 un accord préliminaire avec l’Inde et le Japon en vue de la construction d’un terminal de containers à l’est (Eastern Container Terminal, ECT) mais le gouvernement du président Gotabaya Rajapaksa a choisi de l’annuler en février dernier, avant de parvenir à un nouvel accord, cette fois avec la China Harbour Engineering Company.
Le montant du contrat n’a pas été précisé mais selon des sources proches, 500 millions de dollars sont nécessaire pour développer le terminal, qui a été commencé.
La Chine a financé massivement les projets d’infrastructure de l’île de l’océan indien durant la dernière décennie, devenant l’un de ses principaux investisseurs.
Pékin a également su tirer partie de son influence politique croissante dans le pays, notamment via ses liens avec les proches de M. Rajapaksa, qui a dirigé le pays durant 11 des 16 dernières années.
L’ECT est le troisième port en développement au Sri Lanka depuis dix ans. En septembre dernier, Colombo a accordé la construction d’un autre terminal à une entreprise indienne, des travaux représentant un coût de 700 millions de dollars, situé à proximité du terminal international de Colombo (CICT), sous drapeau chinois depuis 2013.
En 2014, deux sous-marins chinois avaient accosté au port de Colombo, provoquant une vive réaction de la part de l’Inde voisine, qui considère son voisin srilankais comme partie intégrante de sa zone d’influence.
Depuis, le Sri Lanka a refusé des demandes similaires de la part de la Chine.
En 2017, incapable de rembourser des prêts chinois, Colombo avait dû autoriser une compagnie chinoise à prendre le contrôle d’un autre terminal, situé à Hambantota (sud), sous la forme d’un bail emphytéotique de 99 ans.
Cette décision avait fait grandir l’inquiétude de voir Pékin utiliser les « pièges à dette » pour étendre son influence à l’étranger. L’Inde et les États-Unis ont notamment exprimé leur crainte de voir l’empreinte chinoise à Hambantota lui permettre de disposer d’un avantage militaire dans l’Océan indien.