Les candidats avaient jusqu’à mardi midi pour déposer leur offre auprès du tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Outre le quotidien régional éponyme, le groupe La Provence détient des parts dans le journal régional Corse Matin.
Les sociétés de Bernard Tapie, décédé en octobre, sont en liquidation judiciaire depuis 2020. Le liquidateur n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
Dans une lettre adressée mardi aux salariés que l’AFP a pu consulter, le PDG de la CMA CGM Rodolphe Saadé réaffirme son « attachement envers La Provence et Corse Matin », promettant un retour à l’équilibre des deux titres « d’ici 2026, moyennant un investissement conséquent ».
L’armateur, un des géants mondiaux, dont le siège est à Marseille, promet la mise en place de « règles strictes » pour garantir l’indépendance de la rédaction et notamment la nomination du directeur de la rédaction.
M. Saadé assure également qu’il n’y aura pas de plan de licenciement économique et que son « objectif est de garder à Marseille l’imprimerie de La Provence » ainsi que le maintien des activités de Corse Matin sur l’île.
Il veut également accroître les recettes de diffusion en « exploitant pleinement les opportunités du numérique ».
CMA CGM a profité à plein de la reprise mondiale des échanges avec un bénéfice net s’envolant à 5,6 milliards de dollars au troisième trimestre de cette année.
Autre candidat, la holding du fondateur de l’opérateur télécom Free, Xavier Niel, NJJ, qui avait déjà racheté le groupe Nice-Matin en 2019 et détient déjà 11% de La Provence, selon une des sources proches du dossier à l’AFP.
NJJ, qui avait un pacte d’actionnaires avec le groupe de Bernard Tapie, avait souligné en octobre dans un document présenté aux salariés avoir « développé au cours des dernières années une expérience forte dans le développement des marques de presse ».
On ignore les montants des offres déposées par ces deux candidats.
Le groupe La Dépêche du Midi dont la candidature avait un temps été évoquée, ne formulera pas d’offre: « Cela ne s’inscrit pas dans la logique économique qui est la nôtre », a indiqué le groupe à l’AFP.
La représentante du Syndicat national des journalistes (SNJ) au sein de La Provence a indiqué qu’une assemblée générale des journalistes sera convoquée lorsque sera connu le contenu des offres au cours de laquelle la rédaction se prononcera.
« Ce qui compte pour nous c’est la garantie de l’indépendance éditoriale. Des engagements de part et d’autres ont été pris pour que la rédaction ait un droit de regard sur le directeur de la rédaction, ce qui est une révolution pour nous », a-t-elle poursuivi.
La Provence est diffusée dans la deuxième ville de France, Marseille, dans le reste du département des Bouches-du-Rhône, ainsi que dans le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence. La diffusion payée est en moyenne de 75.000 exemplaires quotidiens, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias.