POLARIS 21 est un exercice de préparation opérationnelle à un engagement de haute intensité s’inscrivant pleinement dans la vision stratégique du Chef d’état-major des armées, et dans l’axe « Marine de combat » du plan Mercator accélération 21 de l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale.
Si les armées françaises conservent une capacité à agir seules, le cadre normal de leur engagement est celui de l’action collective, à travers le renforcement de partenariats opérationnels avec de nombreux pays. POLARIS 21 a mobilisé toutes les composantes de la Marine nationale et notamment ses moyens de dernière génération, des moyens terrestres et aériens de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air et de l’Espace, ainsi que des bâtiments de combat et aéronefs de nations partenaires de la France : États-Unis, Espagne, Grèce, Italie et Royaume-Uni. Il s’est déroulé en majeure partie en Méditerranée occidentale, avec des aspects inter-théâtres impliquant également la façade atlantique française.
Le scénario réaliste de POLARIS 21 visait à éprouver les capacités multiples d’une force aéromaritime, constituée du groupe aéronaval français, articulé autour du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, face à une force d’opposition crédible, rassemblée autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre. Cette dernière était renforcée par un dispositif aéroterrestre de contestation de l’espace aéromaritime.
La densité des moyens français et étrangers engagés a permis de mettre à l’épreuve les savoir-faire modernes dans l’exigence du combat aéromaritime de haute intensité, couvrant tous les domaines et champs de conflictualité de façon coordonnée et synchronisée. Il a participé au renforcement de l’aptitude des armées françaises à assumer des responsabilités de nation-cadre au sein d’une coalition.
Résolument tourné vers l’avenir, POLARIS 21 a ainsi été un « laboratoire » de la guerre de demain grâce à l’intégration et à la synchronisation des effets dans plusieurs champs et milieux de conflictualité. POLARIS 21 a été mené autour d’actions de haut du spectre, correspondant aux missions futures de la Marine nationale dans un contexte stratégique durci. Il est ainsi venu parachever la préparation du groupe aéronaval avant son prochain déploiement opérationnel qui débutera en février 2022.
Les moyens mis en œuvre et le scénario réaliste de l’exercice ont permis à nos militaires d’innover techniquement autant que tactiquement, et ainsi d’inventer et d’éprouver les techniques de la guerre de demain. Cette logique a incité les 6 000 militaires déployés pour POLARIS 21 à faire preuve d’une grande agilité intellectuelle : expérimentation ambitieuse, entraînement exigeant, anticipation de la marine de demain, avec pour ambition de contribuer pleinement à l’objectif de « gagner la guerre avant la guerre ».
« Officiers, officiers-mariniers, sous-officiers, quartiers-maîtres et matelots, du Charles de Gaulle, du groupe aérien et de l’état-major embarqués.
Je ne peux malheureusement pas passer toute la journée avec vous comme je l’aurais souhaité, mais je tiens à vous dire quelques mots avant de partir. L’exercice Polaris s’achève aujourd’hui, après 15 jours d’une mobilisation exceptionnelle de votre part, sans interruption. Je prends peu de risques en vous disant que Polaris est certainement la préparation au combat la plus complète que vous ayez connue.
C’est un des premiers exercices interarmées et interalliés qui s’est déroulé simultanément en mer, dans les airs, sous les mers, dans le cyberespace, et même dans l’espace : vous avez eu l’opportunité unique de combiner une préparation opérationnelle dans les champs de bataille matériels et immatériels.
Vous avez aussi eu l’opportunité de mettre en œuvre les équipements et les bâtiments les plus modernes de la Marine nationale. Cet exercice, unique par son ampleur, par ses moyens et par votre mobilisation, est le reflet des efforts qui ont été engagés par la loi de programmation militaire.
C’est un exercice qui a été très intense, qui a éprouvé vos corps et aguerri votre mental. Et ce sont ces derniers jours d’épreuve, de fatigue et de mauvais temps qui vous ont le plus rapprochés de véritables conditions de combat. Vous avez relevé le défi avec succès.
J’ai conscience de l’énergie que vous déployez pour parvenir à ce résultat. Mais ce que j’ai senti depuis que j’ai posé le pied à bord hier soir, c’est un équipage soudé. Un équipage qui, malgré la fatigue, a fait corps pour tenir ; un équipage qui s’est mobilisé pour gagner, dont absolument toute l’énergie aété dirigée vers la réussite de la mission.
J’ai senti un collectif qui a su exploiter ses forces, pallier ses faiblesses, être solidaire dans les moments d’adversité. C’est la définition même de l’esprit d’équipage et c’est une fierté de constater qu’il vit en chacune et chacun d’entre vous.
Bravo à toutes et à tous, et merci pour votre accueil. »