« Je ne peux pas permettre que cette affaire soit utilisée politiquement pour pénaliser l’action du gouvernement (…) si bien que j’ai demandé à être relevé de mes fonctions », a expliqué M. Cabrita lors d’une conférence de presse.
« J’ai accepté cette demande de démission », a aussitôt réagi le Premier ministre Antonio Costa à l’occasion d’une autre conférence de presse.
Cette démission intervient à moins de deux mois des prochaines élections législatives anticipées, convoquées après le rejet du projet de budget 2022 du gouvernement socialiste minoritaire de M. Costa.
En juin dernier, la voiture ministérielle où se trouvait M. Cabrita, circulant « à environ 163 km/heure » selon les médias locaux, a percuté mortellement un patrouilleur de l’autoroute dans la région d’Evora (sud).
Vendredi, le chauffeur du ministre a été accusé par le parquet portugais de négligence.
Depuis cet accident, la gestion de ce dossier a été vivement critiquée. Le ministre a notamment été accusé de se défausser de ses responsabilités et d’insensibilité à l’égard de la famille de la victime.
« C’est un épisode infâme, où se croisent l’insensibilité humaine la plus absolue et la déresponsabilisation politique la plus éhontée d’un ministre de la République », a estimé Joao Miguel Tavares, commentateur du quotidien Publico.
Le lendemain de l’accident, le ministère de l’Intérieur s’était justifié en expliquant qu’il n’y avait pas de signalisation sur l’autoroute pour alerter les conducteurs des travaux de nettoyage.
Mais quelques jours plus tard, le concessionnaire Brisa avait contredit cette version affirmant que la « signalisation des travaux d’entretien » était bien respectée.
M. Cabrita avait pris ses fonctions en 2017, juste après les violents incendies qui avaient frappé le Portugal cette année-là, causant la mort de plus de 100 personnes.
Avant d’être nommé à l’Intérieur, il a occupé la charge de ministre adjoint du Premier ministre de 2015 à 2017.
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