« La coupe est pleine! Après la crise sanitaire, après les conséquences du Brexit qui d’ailleurs n’en finissent pas de produire leurs effets, la pêche française est une nouvelle fois frappée de plein fouet », a déploré Gérard Romiti, le président du comité national des pêches, dans un communiqué.
S’ils estiment que « la casse a été limitée pour la Méditerranée » – avec baisse de 6% de l’effort de pêche et des tolérances en cas de captures sélectives -, les professionnels affirment que les pêcheurs du golfe de Gascogne seront « violemment impactés par la décision » concernant les quotas au sein de l’UE.
« Cette baisse brutale et drastique du TAC (total admissible de capture) de soles dans le golfe de Gascogne est emblématique d’une politique commune de la pêche qui ne tient pas compte de l’humain », a fustigé M. Romiti.
Pour le comité, cette baisse est aussi « l’expression de l’échec du plan de gestion des eaux occidentales » de l’UE, qui « était censé apporter de la pluri-annualité pour répercuter notamment des baisses de quotas, de manière à prendre en compte l’aspect socio-économique des mesures de gestion ».
« Nous ne nions pas l’état de santé du stock de soles, mais la pêche ne doit pas être le seul levier de remédiation face au changement climatique et aux pollutions du milieu marin », plaide Gérard Romiti.
Par ailleurs, alors que les négociations se poursuivent concernant les stocks partagés entre UE et Royaume-Uni, les Européens ont approuvé « un mécanisme d’urgence reconduisant pour trois mois (janvier-mars) les quotas 2021 ».
Déplorant être « un des seuls secteurs d’activité ne disposant pas de visibilité à plus de trois mois », le comité appelle au changement, pour que les décisions européennes « ne remettent pas en cause, d’une année sur l’autre, les délicats équilibres entre métiers et entre maillons de la filière ».