« Les conditions de ramassage des algues menées par le consortium Ulvans (…) sont extrêmement destructrices des juvéniles de poissons et des coquillages présents sur l’estran et dans les zones de déferlement des vagues », écrit l’association dans sa missive datée du 18 octobre, s’appuyant sur une récente évaluation du Parc naturel marin d’Iroise.
« Ces espèces constituent pour la baie de Douarnenez une vraie richesse économique et écologique qu’il n’est pas tolérable de laisser détruire », estime la présidente de l’association, Pascale Le Coustumer, dans le courrier.
Le projet Ulvans, défendu par un consortium de cinq PME bretonnes et lancé il y a un an, consiste à valoriser les algues, du ramassage à la transformation, en produits novateurs d’origine naturelle utilisables pour la nutrition et la santé animale, ainsi que pour la fertilité des sols.
Le consortium, auquel appartient notamment la société Olmix, ramasse les algues vertes dans la baie de Douarnenez à l’aide d’un engin expérimental de type agricole équipé d’un tapis roulant et avançant dans l’eau.
« Sur un trait de chalut effectué directement derrière la machine, des individus (poissons plats, dont des soles, ndlr) morts d’écrasement ont été observés », rapporte le Parc naturel marin d’Iroise dans une note. « La mortalité de tellines sur l’estran est directement liée aux déplacements de l’engin », dit-il.
Le parc marin affirme que l’engin occasionne, à chacun de ses déplacements, « des mortalités qui avoisinent 30% des tellines », ajoutant que ces résultats sont « très probablement sous-estimés ».
L’association Eau et Rivières de Bretagne critique par ailleurs le soutien public à hauteur de 10,7 millions d’euros reçu par le projet Ulvans, via la Banque publique d’investissement. Il l’estime « manifestement incompatible avec les objectifs d’éradication des marées vertes du plan gouvernemental, pour lesquels les mêmes finances publiques sont mobilisées à hauteur de 150 millions d’euros ».
Le plan gouvernemental vise à réduire des 2/3 les volumes d’algues (55.000 tonnes en moyenne par an) échoués sur les plages bretonnes, alors que le projet Ulvans compte traiter à terme 60.000 tonnes d’algues vertes, a dit le délégué général de l’association Gilles Huet.