L’Arabie saoudite, qui dirige une coalition militaire soutenant les forces pro-gouvernementales yéménites contre les rebelles, a accusé les Houthis d’utiliser à des fins militaires deux ports de la province de Hodeida, essentiels pour les importations et l’entrée de l’aide humanitaire.
Hodeida est la seule région du Yémen à faire l’objet d’un accord de démilitarisation signé sous l’égide de l’ONU en 2018.
« La Mission des Nations unies en appui à l’Accord de Hodeida note avec grande inquiétude les accusations de militarisation des ports de Hodeida », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
La Mission a réclamé de pouvoir « mener une inspection », rappelant aux parties que les ports de la région sont « essentiels » pour des millions de Yéménites, confrontés à l’une des pires crises humanitaires au monde et qui dépendent en grande partie de l’aide internationale.
L’organisme onusien a appelé à la « retenue » et à « préserver le caractère civil des infrastructures publiques ».
La coalition militaire qui intervient au Yémen depuis 2015 a menacé la semaine dernière de cibler les ports de Salif et Hodeida, situés dans la province de Hodeida, après que les rebelles ont saisi un navire en mer Rouge.
Ryad a dénoncé un acte de « piraterie » orchestré depuis Hodeida contre un navire transportant des « équipements médicaux », les Houthis assurant eux qu’il contenait du « matériel militaire ».
La coalition a par ailleurs accusé les rebelles d’avoir fait de Hodeida « le port principal de réception des missiles balistiques iraniens ».
Le Yémen a connu une recrudescence des violences ces derniers mois, les Houthis multipliant les frappes de missiles et de drones vers le sud du royaume saoudien voisin, alors que la coalition a redoublé de raids aériens ciblant les Houthis au Yémen.
Au côté des Etats-Unis, l’ONU tente en vain de mettre fin à cette guerre, qui a tué selon elle 377.000 personnes, une grande majorité en raison des conséquences indirectes du conflit, comme le manque d’eau potable, la faim et les maladies.