« C’est un moment fort pour nous », s’est félicité lors d’une visioconférence Guillaume Le Grand, à la tête de l’armement basé dans le Finistère, à Douarnenez, assurant que le choix du chantier situé non loin, à Concarneau, n’avait pas été dicté par « des raisons chauvines ».
« Nous remercions TOWT de nous faire confiance sur ce nouveau (…) segment qui émerge au sein de la marine marchande mondiale », s’est réjoui Stéphane Burgaud, directeur des ventes du chantier spécialisé dans la construction de navires de commerce et de défense.
En juillet 2020, TOWT avait annoncé le lancement d’un appel d’offres européen pour la construction de quatre cargos à voile. Cinq chantiers, deux en Espagne, un au Portugal, un aux Pays-Bas et le chantier Piriou avaient été présélectionnés.
Le nouveau voilier cargo, dont la durée d’exploitation est estimée à 25 ans, sera amorti en huit ans, a précisé M. Le Grand, sans dévoiler les termes financiers du contrat. La commande des trois autres navires, prévus d’ici 2026, fait l’objet d’options, a-t-il précisé.
Le navire, dont la coque en acier sera construite sur le site de Piriou en Roumanie, permettra de réduire de plus de 90% les émissions de CO2, soit d’économiser 20g de CO2 par tonne transportée et par kilomètre. Doté de moteurs diesel, il sera propulsé plus de 95% du temps à la voile.
Jusqu’à 1.100 tonnes de fret en vrac sur palettes, ainsi que 135 barriques de 225 litres pourront être transportées à son bord.
« On est sur un changement d’échelle absolument drastique par rapport à ce qui se faisait avant », a souligné M. Le Grand, dont l’entreprise a transporté depuis sa création en 2011 près de 2.000 tonnes de marchandises en affrétant des vieux gréements.
Le deux mâts devrait réaliser une vingtaine de traversées par an essentiellement entre la France et le continent américain, mais également l’Afrique et l’Asie, et ainsi transporter plus de 20.000 tonnes de produits chaque année. Sa vitesse moyenne à la voile sera de 10,5 noeuds avec des pointes à plus de 16 noeuds.
Son système de gréement semi-automatisé permettra de limiter l’équipage à sept marins à bord. Il pourra également accueillir 12 passagers.