Cette proposition du géant allemand survient deux ans après une tentative avortée d’entrer au capital d’Alitalia, qui avait été placée sous administration publique en 2017 et peinait à retrouver un repreneur.
La compagnie italienne « a reçu aujourd’hui une manifestation d’intérêt de la part du groupe MSC et Lufthansa pour acquérir la majorité d’ITA Airways », a-t-elle annoncé.
Selon ITA Airways, les deux groupes ont demandé que « le gouvernement italien conserve une participation minoritaire dans la société ».
Dans la foulée de la cessation d’activité d’Alitalia après 74 années de vol mouvementées, ITA Airways avait pris son envol le 15 octobre dernier, dans un marché aérien qui peine à se relever des turbulences causées par la pandémie de Covid-19.
Au fil des années, l’État italien avait déboursé plus de 13 milliards d’euros pour tenter de remettre à flot la compagnie nationale. Mais rien n’y a fait, Alitalia a accumulé des pertes de 11,4 milliards d’euros entre 2000 et 2020 avant de mettre la clef sous la porte.
ITA Airways, qui aura mis moins de temps à trouver des repreneurs potentiels que son ancêtre, s’est dite « satisfaite que le travail accompli ces derniers mois pour donner de meilleures perspectives à la société commence à avoir les résultats attendus ».
La jeune société a enregistré un chiffre d’affaires de 86 millions d’euros entre la mi-octobre et fin 2021, soit 50% de moins que prévu, en raison de la déferlante du variant Omicron qui a perturbé le secteur aérien. Au total, 1,26 million de passagers ont été transportés sur cette période.
Alors qu’ITA Airways vise des comptes à l’équilibre au deuxième trimestre 2023, elle a essuyé une perte opérationnelle de 170 millions d’euros en 2021, conformément à son plan stratégique.
« Avec la moitié des recettes et un coût plus élevé du carburant, nous avons pu atteindre l’objectif prévu par le plan » grâce à des économies sur les coûts opérationnels, avait indiqué jeudi dernier son président Alfredo Altavilla.
– « Synergies positives » –
MSC a confirmé l’annonce d’ITA Airways en assurant avoir manifesté au gouvernement italien son intérêt pour l’acquisition d’une participation « majoritaire » dans la compagnie italienne, en commun avec Lufthansa.
Une telle transaction pourrait engendrer des « synergies positives pour les deux entreprises dans les secteurs du fret et du transport de passagers », a indiqué le groupe italien dans un communiqué.
Un porte-parole d’ITA avait déclaré dimanche qu’un nouveau plan stratégique serait présenté lors d’un conseil d’administration prévu le 31 janvier.
Une « data room », lieu sécurisé pour stocker des documents financiers clés, souvent pour permettre les vérifications d’usage avant une fusion ou une acquisition, serait ouverte « dans les jours qui viennent », avait-il ajouté.
La jeune compagnie disposait en décembre de 2.141 employés, moins que les 2.800 recrutements annoncés initialement pour 2021. En 2022, elle embauchera « au moins 1.000 personnes de plus, surtout des navigants », selon M. Altavilla.
A titre de comparaison, Alitalia comptait 10.500 salariés, en incluant ceux des services au sol et de la maintenance, des branches qui seront vendues séparément.
ITA Airways avait annoncé en décembre avoir passé une commande ferme de 28 avions à Airbus, portant sur sept monocouloirs A220, onze A320neo et dix long-courriers A330neo.
Au dernier prix catalogue publié en 2018 par l’avionneur -mais jamais appliqué en raison des rabais accordés- la transaction s’élève à près de 4,7 milliards d’euros.
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