Le patron des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui a récemment multiplié les visites officielles à l’étranger, est accompagné d’une délégation de responsables gouvernementaux en charge des Finances et du commerce, précise le communiqué des autorités.
Russes et Soudanais vont « discuter du renforcement de leur coopération » mais aussi « de questions régionales et internationales », ajoute le texte.
La présence russe au Soudan inquiète particulièrement les Occidentaux alors que Washington n’a retiré Khartoum de sa liste des pays soutenant le terrorisme que fin 2020, tentant de ramener dans le giron de la communauté internationale un pays à son ban durant des décennies qui s’armait chez Moscou.
Entre 2016 et 2021, le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) a trouvé de « fortes preuves » de la présence de sociétés militaires privées russes au Soudan, mais aussi au Soudan du Sud, en Libye, en Centrafrique, à Madagascar et au Mozambique.
Déjà sous le dictateur déchu en 2019 Omar el-Béchir, Khartoum avait négocié avec le président Vladimir Poutine la construction d’une base navale à Port-Soudan pour accueillir jusqu’à 300 hommes, militaires et civils, et même des navires à propulsion nucléaire.
En 2020, après la chute du despote, la Russie avait annoncé avoir signé un accord prévoyant sa construction et sa gestion sous 25 ans.
Depuis, le Soudan souffle le chaud et le froid: il a dit un temps « réexaminer » l’accord avant que le général Abdel Fattah al-Burhane, aux commandes depuis son putsch du 25 octobre, n’affirme que cet engagement était maintenu.
A l’automne, Moscou avait fermement empêché toute déclaration de condamnation internationale du coup d’Etat.
S’étirant sur 714 kilomètres de l’Egypte au nord à l’Erythrée au sud, le riche littoral soudanais –en or comme en biodiversité marine– est depuis des décennies au coeur de batailles d’influence et d’alliances changeantes.