« Les marins sont des travailleurs essentiels! », a déclaré mardi à l’AFP le président d’Armateurs de France, Jean-Emmanuel Sauvée.
« Depuis le début de la crise sanitaire, ils travaillent sans relâche dans des conditions extrêmement difficiles pour livrer nos marchandises et opérer les services maritimes indispensables au maintien de l’économie mondiale. Quelle que soit leur nationalité, nous devons tout mettre en oeuvre pour qu’ils ne deviennent pas, aujourd’hui, des victimes collatérales de la guerre en Ukraine », a-t-il ajouté.
« C’est une priorité absolue », a-t-il insisté.
Au niveau européen, l’association des armateurs ECSA a appelé les décideurs à tenir compte de l’impact de la guerre sur les changements d’équipages, s’inquiétant en particulier du risque de pénurie de personnels, en particulier pour les officiers.
« La flotte de l’UE dépend fortement des marins ukrainiens et russes, qui représentent un pourcentage important de la main-d’oeuvre maritime actuelle », a rappelé l’association européenne, notant que les marins russes et ukrainiens représentaient 14,5% des gens de mer dans le monde.
Déjà affectés par la pandémie de Covid-19, certains marins ukrainiens arrivant en fin de contrat ne peuvent rentrer chez eux, a regretté son président Philippos Philis.
« La fourniture d’un logement et de visas aux marins bloqués est d’une importance cruciale pour les armateurs qui cherchent à soutenir leurs équipages », a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.
« Le paiement des salaires des gens de mer déjà sous contrat devrait également être considérablement affecté », a relevé l’organisation.
La Chambre internationale de la marine marchande (ICS) avait déjà mis en garde jeudi contre une perturbation des chaînes d’approvisionnement « si la libre circulation des marins ukrainiens et russes était entravée ».
Plus généralement, les armateurs s’inquiètent des conséquences sur la chaîne logistique de la fermeture des ports ukrainiens. Certains d’entre eux ont en outre décidé de ne plus desservir la Russie, sauf pour des marchandises essentielles.
Armateurs de France dit être en contact avec les instances gouvernementales chargées de gérer les différentes incidences du conflit -sanctions économiques, accès aux ports, relèves des équipages…-, afin de permettre aux autorités d' »établir une doctrine permettant aux entreprises de transport et services maritimes de prévenir les risques et d’assurer, en premier lieu, la sécurité des opérations dans les eaux ukrainiennes et russes », selon une porte-parole.