Greenpeace a condamné l’arrivée du « Boris Vilkitsky » alors que « la responsabilité des énergies fossiles dans la guerre en Ukraine est dénoncée avec force par les organisations écologistes », souligne dans un communiqué l’ONG.
Selon le syndicat britannique Unison, le « Boris Vilkitsky », battant pavillon chypriote et transportant du gaz russe, a été refoulé vendredi de l’île de Grain (Kent, sud-est de l’Angleterre), où les dockers ont refusé de le décharger.
« Parti du port de Sabetta, dans l’Arctique russe, le 25 février, le méthanier transporte une cargaison de gaz liquéfié issu du site de Yamal, dont TotalEnergies est partenaire à 20% », selon Greenpeace.
Une dizaine de militants de l’ONG, en bateau pneumatique et sur le quai, étaient présents cet après-midi « pour dénoncer ces liens entre TotalEnergies et le régime russe de Vladimir Poutine, et rappeler que les énergies fossiles alimentent cette guerre », selon la même source.
« La France ne peut pas condamner la guerre en Ukraine tout en laissant une compagnie française profiter de ses liens avec les oligarques russes et leur business dans les énergies fossiles », a déclaré Hélène Bourges, responsable de la campagne énergies fossiles pour Greenpeace France, citée dans le communiqué.
Jointe à Paris, une source industrielle a défendu la position européenne sur la question.
« Si l’Union Européenne n’a pas mis l’énergie et le gaz dans le périmètre des sanctions, c’est bien parce qu’elle considère que l’Europe en a besoin à ce stade », a-t-elle commenté.
« Il serait donc paradoxal de la part de l’Etat français de demander par exemple à TotalEnergies, qui produit du gaz naturel liquéfié en Russie et en envoie une partie en Europe, de quitter le pays. Dans ce genre de situation extrêmement complexe, les sanctions fixent le cadre dans lequel une entreprise peut ou ne peut pas travailler avec la Russie », selon cette source.
mas-jmi/et/or