L’engagement des alliés « n’est pas offensif, il est défensif. L’Alliance ne menace pas la Russie. L’Europe ne menace pas la Russie. Personne ne menace la Russie », a insisté la ministre devant un millier de militaires de sept nations de l’Otan, sur la base de Mihail Kogalniceanu près de Constanta (sud-est).
« En revanche, il nous appartient de montrer à la Russie que notre unité est sans faille quand il s’agit de défendre nos alliés », a poursuivi la ministre.
« Vous êtes le bouclier qui protège les valeurs euro-atlantiques », a répondu le président roumain Klaus Iohannis présent à ses côtés, lors de la cérémonie sur le tarmac de la base, battue par un vent glacial, et où ont été installés pour l’occasion différents véhicules blindés et hélicoptères de combat.
La France a déployé en urgence près de 500 militaires français depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, accompagnés de près de 300 soldats belges. Sur la base, stationnaient déjà près d’un millier de militaires américains, envoyés en renfort en février.
« Je suis très fière de voir des militaires français déployés aujourd’hui aux côtés de militaires roumains, américains, belges, néerlandais, italiens et allemands sur cette base et sous la bannière de l’Alliance atlantique », a souligné la ministre française.
« Avec ce premier déploiement du premier échelon de la force de réaction rapide de l’Otan, nous montrons la capacité des forces françaises et alliées à se projeter sous très court préavis », a-t-elle ajouté, alors que les rotations des avions de transport se sont poursuivies samedi pour continuer d’acheminer le matériel nécessaire sur cette base située à moins de 200 kilomètres de la frontière de l’Ukraine.
Le président roumain, qui était accompagné de son Premier ministre et ministre de la Défense, a salué une réponse « unitaire et rapide » des pays de l’Otan à l’attaque russe.
Je vous « remercie pour la vitesse avec laquelle vous vous êtes déployés », a plus tard dit la ministre à quelques militaires français réunis, se disant sûre de « pouvoir compter sur votre vigilance, votre professionnalisme », en écho au message aux armées du président Emmanuel Macron, qui les appelé à « la retenue nécessaire lors des possibles interférences » pour éviter des incidents.
Le déploiement des éléments français « est aussi la manifestation concrète de la volonté de la France de se déployer en Roumanie comme nation-cadre d’une force de l’Otan, comme le président de la République en avait fait part, dès le mois de janvier », a déclaré la ministre aux militaires.
Ce déploiement franco-belge se fait dans le cadre de la « Force de réaction de l’Otan ». Mais en janvier, le président français Emmanuel Macron avait annoncé être disposé à déployer de manière pérenne des militaires français en Roumanie, dans le cadre d’un déploiement dit « eFP » (présence avancée renforcée), sur le modèle de ce que fait l’Alliance dans les pays Baltes et en Pologne, marquant une claire volonté de vouloir oeuvrer au renforcement du flanc sud-est de l’Alliance.
La France mobilise également des moyens aériens dans cette optique, se livrant à des opérations de police du ciel dans la région avec des chasseurs décollant du porte-avions Charles de Gaulle croisant en Méditerranée et des avions décollant de France.
« L’Otan est en train de parachever la décision » d’un éventuel déploiement eFP en Roumanie, a déclaré la ministre à la presse, ajoutant qu’une réunion ministérielle de l’Alliance est prévue le 16 mars. « Nous sommes prêts, nous sommes là », a déclaré la ministre, pour prendre la direction de cette force.