Les 187 salariés des deux sites de Poullaouen (production et expédition) ont voté à l’unanimité la fin du conflit. Ils ont obtenu notamment 80 propositions de reclassement sur le site de Landivisiau (Finistère), au lieu des 64 prévues initialement, ainsi que des congés de reclassement pour les salariés licenciés.
Le site de production fermera le 31 mai 2014 et le site d’expédition en décembre 2015, la direction ayant annoncé au comité central d’entreprise (CCE) de mardi que la décision de fermer le site finistérien était « irrévocable » et qu' »à ce jour, aucun repreneur ne s’était manifesté », rapporte le représentant CGT, Patrick-Guy Leveille, dans un communiqué.
La direction a aussi confirmé, « concernant la réindustrialisation possible du site, qu’aucun projet n’avait été porté à sa connaissance », ajoute-t-il.
Parmi les mesures obtenues, une prime de 15.000 euros pour les salariés qui accepteront la mobilité vers un autre site de Marine Harvest, à Landivisiau (Finistère). Les congés de reclassement, à 100% du salaire, sont de 12, 14 ou 16 mois en fonction de l’âge des salariés.
En outre, Marine Harvest renonce à la suppression, prévue initialement, de 17 postes à Landivisiau, où la direction prévoit d’investir 8 millions d’euros au cours des deux années à venir.
En termes d’indemnités supra-légales, les salariés obtiennent 1.440 euros par année d’ancienneté et 720 euros par année d’âge ou 840 euros à partir de 50 ans. Ainsi, un salarié âgé de 55 ans avec 35 ans d’ancienneté peut obtenir plus de 90.000 euros, en plus de l’indemnité légale, soit 22.000 ou 23.000 euros.MARINE HARVEST
« On se satisfait de ça, mais on n’a pas réussi le combat pour le maintien de l’usine », a dit à l’AFP Me Roger Potin, l’avocat du CE. « Mais, depuis le début, le groupe nous dit que le prix du poisson a augmenté et que ce n’est plus rentable de faire du bas prix à Poullaouen », a-t-il regretté.
« On ne peut pas appeler ça une victoire. Si ça avait été une victoire, je vous aurais dit qu’on a réussi à sauver les emplois sur Poullaouen », a renchéri auprès de l’AFP Denis Castel, un élu du CE.
Le dossier Marine Harvest est au coeur de la crise agroalimentaire bretonne, dénoncée par le mouvement des « Bonnets rouges » ces dernières semaines.
Pour doper sa rentabilité, Marine Harvest veut ramener de 13 à 8 le nombre de ses sites. Le groupe norvégien a annoncé en juin la suppression de 400 postes en Bretagne: Châteaugiron (produits frais, 125 CDI et une cinquantaine d’intérimaires) et Poullaouen (produits fumés, 187 CDI et une centaine d’intérimaires), sont ainsi voués à la fermeture.
Pourtant, à première vue, tous les clignotants sont au vert: le groupe qui emploie 6.200 personnes dans 22 pays a décuplé son bénéfice net au cours des neuf premiers mois de 2013, à plus de 150 millions d’euros, et son action a pris plus de 50% en un an.
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