Le déploiement de militaires est intervenu mercredi sur la base d’un travail de renseignement ayant permis de détecter une menace d’enlèvement de Viridiana Breton Feito, rédactrice en chef du quotidien local El Buen Tono, a indiqué Jorge Morales, membre de la Commission pour la défense des journalistes de Veracruz.
Les militaires sont arrivés au journal pour prévenir sa direction qu’un groupe de la délinquance organisée s’apprêtait à enlever la journaliste, immédiatement transférée en lieu sûr avec ses trois enfants, a ajouté Morales.
La journaliste se trouve « sous bonne garde et va bien », a-t-il indiqué.
Le journal El Buen Tono avait déjà été victime en novembre 2011 de l’attaque d’un commando qui avait obligé le personnel à quitter les lieux. Les agresseurs avaient répandu de l’essence sur les ordinateurs de la rédaction avant d’y mettre le feu. Les installations informatiques avaient été totalement détruites, mais jusqu’à ce jour, personne n’a été arrêté pour cette action criminelle.
Après cette attaque, au moins trois journalistes avaient été obligées de quitter le journal en raison de menaces de mort.
« Au moins 20 journalistes ont dû quitter Veracruz en raison de menaces de mort. Dans cet Etat, les conditions ne sont pas réunies pour l’exercice du métier de journaliste », a dit à l’AFP Balbina Flores, représentante au Mexique de Reporters sans Frontières.
Le Mexique, l’un des pays les plus dangereux pour l’exercice du métier de journaliste, a enregistré 85 assassinats et 20 disparitions de journalistes, ainsi que 42 attaques contre des médias depuis 2000, selon la Commission nationale des droits de l’homme du Mexique, un organisme étatique autonome.