La lettre ouverte, adressée au sultan Ahmed ben Sulayem, propriétaire et directeur général de DP World, affirme que l’éviction sans consultation préalable des 800 marins, remplacés par les employés d’une société d’externalisation, est « en claire violation de la loi britannique du travail et des normes internationales du travail ».
« Les multinationales comme la vôtre devraient traiter les employés avec dignité et respecter leurs droits et la loi », insiste la lettre, qui appelle DP World à demander d’urgence une réunion avec les syndicats sectoriels Nautilus et RMT et le gouvernement britannique pour « corriger la situation actuelle ».
Le licenciement du jour au lendemain, le 17 mars, de 800 marins par P&O, qui les remplace par des travailleurs externalisés payés en moyenne 5,5 livres par heure, largement sous le salaire minimum britannique, n’en finit pas de faire des vagues au Royaume-Uni.
Le ministre des Transports Grant Shapps a appelé mardi le patron de la compagnie de ferries Peter Hebblethwaite à démissionner et à ré-embaucher les 800 employés limogés, ce que le directeur général de P&O a refusé.
Selon M. Hebblethwaite, cela entraînerait « un effondrement de l’entreprise, avec la perte irrémédiable de 2.200 emplois supplémentaires ».
P&O ne cesse de répéter que leur modèle de coûts actuel n’était pas tenable et que l’entreprise, qui a été frappée de plein fouet par la pandémie et l’effondrement des voyages internationaux, perdait 100 millions de livres par an.
Les autorités de sécurité maritime britanniques ont immobilisé deux navires de P&O ces derniers jours, l’un à Douvres et l’autre à Larne en Irlande du nord, en raison de lacunes dans la documentation, les équipements d’urgence et la formation des équipages.
Une nouvelle manifestation pour protester contre les 800 licenciements est prévue jeudi à Liverpool.
M. Shapps prévoit cette semaine de présenter au Parlement britannique un ensemble de mesures pour « protéger les marins » de stratégies de « fire and rehire », soit « virer et réembaucher » moins cher, et ainsi « bloquer » le licenciement des 800 marins.
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