Cette visite à Rabat de José Manuel Albares entrait dans le cadre de la normalisation des relations entre les deux pays, rendue possible par le récent changement de position de l’Espagne sur le dossier du Sahara Occidental, cause nationale au Maroc.
Cette annulation de dernière minute intervient après une conversation téléphonique entre Pedro Sanchez et le roi du Maroc, Mohammed VI.
« Le roi Mohammed VI a eu une conversation téléphonique avec le chef du gouvernement (espagnol) sur la nouvelle étape dans la relation entre les deux pays » et « Mohammed VI a invité le chef du gouvernement espagnol à effectuer une visite officielle à une date très prochaine », ont indiqué ces sources diplomatiques.
« L’invitation de Mohammed VI inclut aussi la présence du ministre des Affaires étrangères dans la délégation espagnole. Pour cette raison, ils ont décidé que la réunion prévue demain (vendredi) à Rabat entre les deux ministres des Affaires étrangères aurait lieu dans le cadre de la prochaine visite du chef du gouvernement », ont-elles ajouté.
Dans un communiqué, le cabinet royal marocain a précisé que M. Sanchez était attendu « dans les très prochains jours » à Rabat, à l’invitation du roi Mohammed VI.
Lors de l’entretien téléphonique, le souverain a réitéré son appel à « inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays ».
Et il a invité « les différents ministres et responsables des deux pays (…) à mettre en oeuvre des actions concrètes dans le cadre d’une feuille de route ambitieuse ».
Avec cette reprogrammation, le royaume chérifien a souhaité inscrire la relance des relations bilatérales à un niveau plus élevé, impliquant le chef du gouvernement espagnol et plusieurs ministres, a-t-on souligné de source informée.
Le Maroc est un partenaire commercial majeur de l’Espagne et est considéré par Madrid comme un allié « stratégique » dans la lutte contre l’immigration illégale.
Les deux pays voisins ont mis fin le 18 mars à près d’un an de crise diplomatique suite au changement de position de l’Espagne sur le dossier du Sahara occidental, geste attendu par le Maroc pour normaliser ses relations avec son voisin.
Affichant jusqu’ici sa neutralité, Madrid a annoncé publiquement son soutien au plan d’autonomie marocain, qu’il considère désormais comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend » du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole.
Le conflit du Sahara occidental, vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses, oppose le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger, depuis le départ des Espagnols en 1975.