« Les Russes rendent les sanctions (imposées par les Occidentaux) responsables des pénuries alimentaires et des prix en hausse alors que ce ne sont pas les sanctions », a déclaré le responsable espagnol à l’issue d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg.
« La Russie sème des bombes dans les champs en Ukraine, les navires de guerre russes bloquent des dizaines de bateaux chargés de blé », a poursuivi M. Borrell.
« Ils provoquent la pénurie. Ils bombardent des villes ukrainiennes et provoquent la faim dans le monde », a-t-il dit.
« Donc arrêtez de blâmer les sanctions. C’est l’armée russe qui cause des pénuries alimentaires. Et l’Afrique est une source d’inquiétude majeure parce qu’ils sont particulièrement exposés à la crise alimentaire à venir », a-t-il insisté.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a indiqué vendredi que les prix mondiaux des denrées alimentaires avaient atteint en mars leurs « plus hauts niveaux jamais enregistrés », la guerre en Ukraine faisant peser un risque de crise mondiale.
La Russie et l’Ukraine sont respectivement premier et cinquième exportateurs mondiaux de blé, représentant à eux seuls 30% de l’approvisionnement mondial.
Depuis l’invasion russe le 24 février, des tonnes de céréales sont restées à quai de ports ukrainiens comme Marioupol, citée bombardée et assiégée par l’armée russe pour sa position stratégique.
Des pénuries de céréales susceptibles de provoquer des émeutes de la faim sont redoutées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’Egypte, la Turquie, le Bangladesh ou le Nigeria, des pays très peuplés, sont les principaux importateurs de céréales de Russie et d’Ukraine.