Les autorités belges reprochent à la France de ne pas avoir été entendues lors de la détermination de l’emplacement du parc, contrairement aux règles européennes. La Commission, qui a mené une médiation entre les parties, dispose de trois mois pour se prononcer sur la recevabilité de la plainte et des suites à donner.
En juillet dernier, l’État belge, la région de Flandre et la commune de la Panne ont chacun déposé une requête devant le tribunal administratif de Lille (nord de la France) pour obtenir l’annulation du projet.
Une série de réunions entre les deux Etats dans le cadre de la médiation de la Commission n’a pas donné de résultat jusqu’à présent, a indiqué mardi le ministère belge.
« Au cours de ce processus, nous avons constaté qu’il n’y avait pas suffisamment de volonté du côté français pour prendre en compte les droits des habitants du littoral belge, du port d’Ostende et des autres parties prenantes », a-t-il ajouté dans une déclaration à l’agence Belga.
Cette plainte « est nécessaire pour sauvegarder nos droits », a déclaré le ministre Vincent Van Quickenborne à l’agence belge. « C’est bien dommage que la France ne veuille pas répondre à la main tendue du côté belge », a-t-il ajouté.
« La Belgique reste constructive et souhaite trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties », a souligné mardi son cabinet.
Le parc de 46 éoliennes, pouvant mesurer jusqu’à 300 mètres de haut doit voir le jour à l’horizon 2027 à une dizaine de kilomètres au large de Dunkerque. La Belgique accuse les autorités françaises d’avoir défini cette zone de construction en 2016 sans aucune concertation, alors qu’elle est localisée à la frontière.
Le ministère belge a proposé en juin dernier de déplacer le parc de 5 km plus au large en mer, ce qui « pourrait résoudre presque toutes les objections formulées par la Belgique ».
Inchangé, le projet mettrait les éoliennes « dans l’espace aérien contrôlé par la Belgique », ce qui est « préoccupant » pour la sécurité du trafic au départ et à destination de la base militaire de Coxyde, avait critiqué en juin dernier le ministère. Il risque aussi de compliquer d’éventuelles opérations de sauvetage dans cette zone, fait-on valoir côté belge.
Parmi les autres « intérêts essentiels » menacés figure « le blocage des routes maritimes historiques entre le Royaume-Uni et le port d’Ostende ».
Le projet d’une capacité de 600 MW a également soulevé un mouvement d’opposition en France, les critiques ciblant la menace sur la modification des écosystèmes et des ressources marines.