C’est lors des premières plongées visant à fouiller cette épave d’un navire chargé d’amphores de vin datant du IIe siècle avant Jésus-Christ que l’équipe scientifique a constaté un pillage « important, récent et encore en cours », précise le communiqué commun du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) du ministère de la Culture et de la préfecture maritime de la Méditerranée.
« Des éléments matériels et des outils utilisés par les pilleurs » ont été retrouvés sur place par les plongeurs, qui ont également constaté « que de nombreuses amphores avaient malheureusement déjà été prélevées en toute illégalité » sur l’épave Fort Royal 1, qui gît au nord de l’île Sainte-Marguerite, dans l’archipel de Lérins.
« Les épaves bien conservées de cette période sont particulièrement rares. C’est pourquoi l’opportunité de pouvoir étudier à la fois la coque en bois comme la cargaison est tout à fait exceptionnelle », ce qui avait motivé le lancement d’une « fouille exemplaire », ajoute le communiqué.
Du fait de ce pillage, qui a fait l’objet d’une « opération structurée », selon le Drassm, « les pertes d’information scientifique et historique sont probablement majeures ».
Les auteurs « ne se contentent pas de prélever des objets, le plus souvent de manière organisée et à des fins commerciales ; ils détruisent des sites et en rendent l’étude bien plus complexe, voire impossible », ajoute la même source.
« La zone est désormais interdite au mouillage et à la navigation et une enquête a été ouverte par la gendarmerie maritime de Marseille », poursuit le Drassm, qui précise que ses moyens « sont largement mobilisés pour sauver ce site » qui « pourra nous dévoiler une part de l’histoire maritime hellénistique ».